La question se pose de savoir si le débit et la qualité des eaux de la Seine seront suffisants pour permettre aux athlètes de nager pendant les Jeux olympiques et jeux paralympiques qui se dérouleront à Paris. De plus, on se demande si la maire de Paris, Anne Hidalgo, aura la possibilité de s’y baigner avant ces jeux, et si il est envisageable de rendre le fleuve parisien propice à la baignade, comme cela a été le cas il y a une centaine d’années. De grandes villes comme Lyon, Bordeaux et Toulouse prennent en compte la question de la baignade en milieu urbain comme un enjeu à court ou moyen terme, à mesure que l’on assiste à une multiplication des plongeons improvisés sous l’effet des vagues de chaleur. Cependant, quels sont les risques inhérents à la plongée dans une eau non aménagée pour la nage ? On peut définir trois types de risques majeurs: topologiques (propre au courant et au cadre), bactériologiques (liés aux micro-organismes nuisibles) et chimiques (dus à diverses pollutions). Le danger topologique est le plus facile à identifier, étant directement lié aux caractéristiques géographiques du lieu (profondeur de l’eau, agencement des rivages, force du courant, etc.). Ce danger peut entraîner des accidents mortels, les noyades accidentelles étant la principal cause de décès accidentel chez les moins de 25 ans selon Santé publique France. Comme le souligne Marc Valmassoni, coordinateur de la campagne de Surfrider, une ONG qui défend la qualité des eaux de loisir, « Il est fortement déconseillé de se baigner lorsqu’il y a un courant fort ».
Il est important de souligner les dangers associés à la baignade dans certains fleuves. La Loire, par exemple, est réputée pour ses variations de débit considérables, ses sables mouvants et ses courants de tourbillonnement qui peuvent facilement entraîner les nageurs. Les risques sont également élevés dans le Rhône et la Saône à Lyon, en raison de courants sous-marins puissants et invisibles depuis la surface. De façon générale, la baignade près des constructions telles que les ponts, les barrages et les écluses doit être évitée à tout prix, car ces lieux sont souvent associés à des courants forts et peuvent piéger les nageurs.
En ce qui concerne la mer, et plus précisément les côtes du Sud-Ouest, le mouvement des marées peut générer des baïnes, qui peuvent entraîner les nageurs au large. Il est déconseillé de lutter contre le courant, mais plutôt de se laisser porter et de nager parallèlement à la côte lorsque le courant diminue. Les carrières et les gravières sont également des endroits potentiellement risqués, où des effondrements peuvent créer des tourbillons aspirants.
En plus des dangers physiques, il y a aussi un risque d’exposition à des micro-organismes présents dans l’eau, comme le met en garde Bernard Legube, professeur émérite à l’Université de Poitiers et spécialiste en traitement de l’eau. Les normes de qualité de l’eau pour la baignade sont beaucoup moins strictes que celles pour l’eau potable et l’eau de piscine, ce qui peut entraîner des risques d’infection voire d’intoxication.
Après des précipitations intensives, on constate une hausse de la concentration des matières fécales dans les rivières. Ces dernières sont susceptibles de submerger les centres de traitement des eaux, entraînant une fuite des eaux usées, ainsi que l’écoulement des eaux de surface et leurs détritus. Un exemple frappant est la plage de l’Huveaune à Marseille, également surnommée « Epluchures Beach », située près de l’embouchure du fleuve côtier homonyme. Marc Valmassoni recommande de ne pas se baigner dans un fleuve côtier après des précipitations.
De plus, la croissance des algues et micro-algues est exacerbée par les hautes températures, un phénomène amplifié par le changement climatique. Leur impact dépend des organismes microscopiques spécifiques et de la durée d’exposition.
Concernant la gastro-entérite, elle est généralement due à des bactéries fécales, telles que Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques, qui sont déversées dans les eaux de rivière, surtout après des pluies abondantes. Par exemple, fin juin, la Seine à Paris affichait des niveaux d’E. coli et d’entérocoques supérieurs à la limite fixée par la Fédération internationale de natation et de triathlon, empêchant ainsi la tenue d’événements olympiques. Bernard Legube se montre toutefois optimiste, assurant que des systèmes de retraitement et de stockage seront bientôt opérationnels.
Le Ministère de la santé met à disposition un site web où l’on peut s’informer sur la qualité des eaux de baignade, selon les dernières analyses effectuées sur place.
On fait également mention de la dermatite du nageur, ou « puce des canards ».
Après une baignade d’été dans un plan d’eau fréquenté par les oiseaux d’eau et les escargots aquatiques, des démangeaisons de peau inoffensives mais irritantes peuvent survenir. Ces irritations sont provoquées par les larves de la cercaire, un parasite qu’on trouve notamment chez les canards colverts et les cygnes. Bien que rare, la dermatite du baigneur peut être limitée en prenant une douche et en se séchant correctement immédiatement après la baignade.
La leptospirose est une maladie transmise par l’urine des rongeurs, qui peut contaminer les rivières et les étangs. Bien qu’elle soit généralement bénigne chez l’homme, elle peut dans certaines circonstances entraîner de graves insuffisances rénales, comme le note l’Institut Pasteur. Les symptômes courants comprennent des vomissements, de la fièvre, des maux de tête et la diarrhée. Pour minimiser les risques lors de la pratique d’activités nautiques en eau douce, il est recommandé de désinfecter et de protéger les plaies, de se laver les mains et d’éviter tout contact avec les yeux, la bouche et le nez, et de porter des équipements de protection.
Une intoxication aux toxines de cyanobactéries peut provoquer des irritations cutanées, des troubles digestifs et même nerveux. Ces bactéries se développent à mesure que la température augmente. Plusieurs décès de chiens ont été attribués à cette intoxication. Il est conseillé d’éviter la baignade si l’eau devient verte ou si un film brun s’accumule à la surface. Les cyanobactéries peuvent également former des grumeaux qui ressemblent à des algues. Le danger est particulièrement élevé dans les lacs moins oxygénés, surtout dans le sud de la France, mais elles peuvent également se développer dans des rivières à faible débit, comme le Tarn.
Enfin, la concernant la pollution, elle reste la moins bien comprise.
L’activité humaine affecte directement la qualité de l’eau dans nos rivières et cours d’eau, via des rejets chimiques, des pesticides et des médicaments. La question exacte de la concentration et des effets qu’ils ont est encore incertaine. Dans des situations extrêmes, nous savons que la pollution de l’eau peut entraîner de graves problèmes de santé. Par exemple, en Chine, plus de 450 villages ont consommé pendant des années de l’eau potable contaminée par des usines en amont, ce qui a conduit à une augmentation de 50 % des taux de cancer par rapport au reste du pays.
En France, ces cas sont heureusement moins fréquents. Bernard Legube signale que la Seine contient quelques traces de pesticides, principalement des herbicides, mais à des niveaux très faibles. De plus, le risque est inversement proportionnel au débit de l’eau. Dans un cours d’eau, les courants, l’oxygénation et la dilution aident à minimiser la durée de présence de la pollution.
Il n’y a actuellement pas de programme de surveillance nationale précise pour la pollution chimique dans l’eau due à l’énorme dépense qu’une telle initiative représentait et aux différences régionales en matière de pollution. Cependant, l’ONG Surfrider milite pour que ces considérations soient prises en compte lors de la prochaine révision de la directive européenne.
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