Dans une interview au « Monde », Philippe Destarkeet, une figure clé du secrétariat général du syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière, exprime son inquiétude face à l’augmentation des fraudes liées au code de la route.
D’où provient l’émergence de ces fraudes massives lors de l’examen du code de la route ?
Destarkeet pointe du doigt la privatisation. Avant 2016, des fonctionnaires de l’État assuraient l’exemplarité et la fiabilité de cet examen. Cependant, après 2016, des acteurs privés en quête de revenus supplémentaires ont commencé à proposer des transactions malhonnêtes à des clients cherchant ce genre d’accords. Une succession d’événements qui a créé une situation préoccupante. Bien qu’ils s’inquiétaient du changement de modalités d’examen par le gouvernement, ils ne s’attendaient pas à un tel désastre. Ce phénomène s’est d’abord graduellement installé, avant de devenir significatif par manque de surveillance.
Est-ce que l’augmentation des conducteurs qui n’ont pas réellement passé l’examen du code de la route a un impact direct sur la sécurité routière ?
Destarkeet assure qu’il y a un lien avec la sécurité. Il n’est pas dans l’intérêt public d’avoir des conducteurs non compétents sur la route, même si un individu ignorant le code peut réussir son examen pratique. Il va même plus loin en affirmant que même les auto-écoles confirment que les jeunes ne maîtrisent plus leur code. Pour Destarkeet, cela dépasse le simple aspect de la sécurité, il s’agit d’une question de moralité et d’intégrité. Pour la jeunesse, ce n’est pas un exemple à suivre. Il insiste sur le fait qu’il est indispensable d’avoir une validation légale du code de la route décernée par un agent public.
Un décret paru le 29 avril dans le « Journal officiel » révise les normes régissant les tests théoriques. Cette mesure peut-elle avoir un impact réel sur l’amélioration de la situation actuelle?
Nous ne croyons pas du tout cela. Le coût des contrôles est considérablement plus élevé que celui des soixante-cinq agents qui supervisaient les examens avant la réforme de 2014. Il suffit d’un seul cas de fraude pour qu’un fonctionnaire passe trois jours à y travailler. Les coûts ne sont pas comparables. Ainsi, selon nous, nous devrions revenir à une gestion nationale. L’intention n’est pas de revenir en arrière, nous pouvons nous adapter. Cependant, nous voulons que l’intérêt public soit respecté.
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