L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a souligné dans une note publiée le 16 juillet une inégalité profondément enracinée : en moyenne, les cadres vivent plus longtemps que les ouvriers. Selon cette étude, l’écart de longévité est de 5,3 ans entre les hommes cadres et les ouvriers, et de 3,4 ans entre les femmes appartenant aux mêmes groupes socio-professionnels. Nathalie Blanpain, l’auteure de l’étude, a basé ses conclusions sur l’espérance de vie des personnes de 35 ans compte tenu des taux de mortalité pour la période 2020-2022.
Bien que le but principal de cette note soit de poser un diagnostic, l’Insee a également proposé plusieurs explications à ces différences d’espérance de vie. D’une part, le type et la pénibilité du travail peuvent être directement liés à une meilleure ou moins bonne santé, et donc à une espérance de vie plus ou moins longue. Les ouvriers sont plus exposés aux risques professionnels que les cadres, ce qui peut diminuer leur durée de vie.
D’autre part, les comportements à risque pour la santé (consommation d’alcool et de tabac, ainsi que l’accès limité aux soins médicaux) sont plus courants chez les ouvriers. En outre, appartenir à une certaine classe sociale peut être le résultat d’une mauvaise santé et non sa cause ; une santé fragile peut entraver la poursuite des études, le maintien de l’emploi ou rendre l’accès à des postes plus qualifiés plus difficile au cours de sa carrière.
En conséquence, les hommes ouvriers sont 2,5 fois plus susceptibles de mourir entre 35 et 65 ans (15%) comparativement aux cadres (6%). Chez les femmes, les ouvrières sont deux fois plus à risque (8%) que les cadres (4%).
Selon une étude, l’espérance de vie varie encore considérablement en fonction de la classe sociale, d’après Pierre Pora, qui dirige la section des situations et dynamiques familiales à l’Insee. Ceci reste vrai malgré l’évolution de la structure de l’emploi et les définitions changeantes de « ouvriers » et « cadres » au cours des cinquante dernières années.
Toutefois, depuis les années 90, l’écart d’espérance de vie entre les différentes catégories sociales chez les hommes a légèrement diminué, passant de 7 ans à 5,3 ans entre 2020-2022. Par contre, la disparité s’est agrandie pour les femmes, s’établissant à 3,4 ans, en hausse par rapport à 2,6 ans.
Durant cette période, le taux de décès dû au cancer du poumon a diminué chez les hommes, particulièrement chez les ouvriers qui ont tendance à fumer plus. Par contre, le taux de mortalité pour le même cancer a augmenté chez les femmes. Les ouvrières, qui fument plus que leurs homologues cadres, ont été les plus touchées, selon M. Pora.
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