La Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, a fait savoir le 15 juillet qu’elle n’enverrait plus ses commissaires aux réunions en Hongrie, une action apparemment prise en réponse à des actions récentes du président hongrois Viktor Orban. La Hongrie est actuellement à la tête de la présidence tournante de l’Union européenne. Cette décision fait suite à une visite non autorisée que le Premier ministre hongrois a rendue à Moscou.
Selon les informations fournies par le porte-parole d’Ursula von der Leyen, Eric Mamer, cette décision signifie que seuls les hauts fonctionnaires représenteront la Commission lors des réunions informelles du Conseil en Hongrie jusqu’à la fin de l’année. De plus, la visite traditionnelle du Collège des commissaires dans le pays qui assure la présidence de l’UE n’aura pas lieu. Initialement prévue pour le début du mois de juillet, cette visite avait été reportée à septembre pour des raisons de planning.
L’UE envisage également de ne pas assister à une réunion des ministres des affaires étrangères prévue en août à Budapest. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, pourrait décider de convoquer une autre réunion au même moment à Bruxelles, empêchant ainsi les ministres de se rendre en Hongrie.
Viktor Orban est accusé d’avoir outrepassé son pouvoir.
Selon les sources diplomatiques évoquées par l’Agence France-Presse, le fait d’éviter la réunion à Budapest pourrait être perçu comme une sanction contre la Hongrie. Une convocation par Josep Borrell pour une réunion à la même date provoquerait un changement dans le processus de décision des ministres; ils ne refuseraient pas d’aller en Hongrie pour des raisons politiques mais serait du au fait qu’ils seraient obligés d’aller à Bruxelles, comme expliqué par l’un d’eux.
Le comportement de Viktor Orban, qui a visité Vladimir Poutine début juillet, a provoqué de la frustration et de l’incompréhension au sein de l’UE; une prétendue « initiative de paix » qui n’a pas été discutée avec les 27 pays de l’UE. Depuis le premier juillet, la Hongrie préside le Conseil semestriel de l’UE, un rôle de coordination législative qui ne lui permet pas de parler au nom de tous les Européens sur la scène internationale.
Cependant, M. Orban a été accusé d’avoir profité de cette situation pour évoquer un « cessez-le-feu » en Ukraine, une position qui contraste avec le soutien inébranlable de l’Europe à Kiev et son isolement de la Russie.
Viktor Orban a dénoncé les sanctions contre la Russie et l’assistance militaire à Kiev, et a régulièrement freiné les efforts de l’UE dans ces domaines. Il s’oppose également à l’idée que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne. En dépit des hostilités, la Hongrie a renforcé ses relations avec le Kremlin, notamment pour défendre ses intérêts économiques, en particulier dans le secteur de l’énergie.
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