Dans la course olympique d’instabilité politique, le Népal persiste à s’élever au sommet : le nouveau chef de gouvernement, Khadga Prasad « KP » Sharma Oli, âgé de 72 ans, qui a prêté serment le lundi 15 juillet, est le quatorzième au pouvoir depuis 2008. Il est aussi le trentième depuis la réinstauration de la démocratie parlementaire en 1990. Ceci équivaut pratiquement à un nouveau premier ministre chaque année, une réalisation impressionnante pour une petite république d’environ 30 millions de personnes.
Dans l’histoire contemporaine du Népal, les mêmes individus reviennent souvent au pouvoir : M. Oli, dirigeant du Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié), ou PCN (MLU) – qui est en réalité plus proche des sociaux-démocrates européens sur le plan idéologique –, dirigera le gouvernement de son pays pour la quatrième fois depuis 2015. Son prédécesseur, l’ancien chef suprême de la guérilla maoïste, Pushpa Kamal Dahal, en était à son troisième mandat depuis 2009.
Le nombre de coalitions, de contre-coalitions, de retournements tactiques et de trahisons entre les poids lourds de la politique népalaise donne le vertige. Par exemple, les communistes se sont parfois associés à un parti ultra-monarchiste, malgré le fait qu’ils aient été des ennemis jurés pendant des années. Les maoïstes de l’ancien premier ministre Dahal se sont alliés avec leurs plus grands rivaux pendant des années : les dirigeants du Congrès népalais, le principal parti centriste du pays, qui a longtemps été au pouvoir.
Relations tumultueuses avec l’Inde.
L’ultime bouleversement politique n’est pas une exception à cette norme non formulée, le cynisme total en politique, qui a touché des sommets dans le pays de l’Everest et de l’Annapurna. Le nouveau Premier ministre Oli était autrefois l’allié inconstant du Premier ministre sortant Dahal, dans le cadre d’un partenariat improbable, les deux partis communistes ayant des divergences idéologiques importantes. La coalition actuellement en place est le résultat d’un accord entre le PCN (MLU) de M. Oli et le Parti du Congrès népalais (NC). Son président, Sher Bahadur Deuba, a déjà occupé le poste de Premier ministre à cinq reprises depuis 1997. Il est incertain que cette alliance ait un avenir prometteur.
Pour tenter d’atteindre une sorte d’équilibre, ces deux individus – qui sont à l’opposé politiquement – se sont mis d’accord sur une méthode déjà testée par le passé : ils vont se partager le rôle de chef du gouvernement en alternance jusqu’en 2027, date à laquelle le mandat actuel de l’Assemblée nationale prendra fin.
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