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« La guerre financière de Nétanyahou »

Benyamin Nétanyahou ne présente aucun plan précis pour l’avenir de Gaza. Cela dit, il y voit un avantage pour faire durer les hostilités dans l’espoir de la réélection de Donald Trump en novembre, qui l’a largement soutenu durant son mandat à la Maison Blanche. De plus, en prolongeant la situation de guerre, il se défend contre à la fois trois procédures judiciaires usurpant son honneur (une pour corruption, une pour fraude et une autre pour abus de confiance) et l’installation automatique d’une enquête suite à l’effondrement de la sécurité d’Israël le 7 octobre 2023.

Qui plus est, en définissant à Israël l’objectif à peine réaliste d’un « triomphe entier » sur le Hamas, Nétanyahou s’oppose à la réintégration de l’Autorité Palestinienne (AP) de Mahmoud Abbas à Gaza. Le Premier ministre israélien s’oppose à la reconnexion entre la Cisjordanie et Gaza car il craint cela pourrait donner naissance à un Etat palestinien. Il met de côté le fait que l’AP maintient une « coopération sécuritaire » qui est très profitables à Israël pour lutter contre les islamistes palestiniens.

En parallèle, la campagne armée d’Israël contre le Hamas à Gaza a fait plus de 38 000 morts en neuf mois, accompagnée par une répression intensifiée en Cisjordanie occupée, où près de 600 Palestiniens ont été tués durant cette même période. Cette violence décuplée, incarnée en grande partie par les colons avec le soutien actif ou indirect de l’armée d’Israël, est également associée à une intense pression financière sur l’AP.

La pression exercée par Benyamin Nétanyahou s’intensifie suite à sa décision de nommer Bezalel Smotrich, un suprémaciste notoire, à la tête du ministère des Finances. Smotrich ne dissimule guère son ambition de coloniser de manière complète la Cisjordanie et la bande de Gaza. De façon paradoxale, c’est dans les accords de paix signés entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1993-1995, que Nétanyahou et Smotrich ont trouvé le levier nécessaire pour briser l’AP sur le plan financier.

Le « protocole de Paris », ainsi nommé, a jeté les bases d’une « Autorité palestinienne », qui est le fruit d’un accord conclu entre Israël et l’OLP. Par conséquent, cette autorité est aujourd’hui identifiée à l’OLP. Ce protocole, conclu en 1994 par le ministre des Finances israélien et le responsable du développement de l’OLP, a défini les modalités de financement de cette Autorité palestinienne.

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