L’investigation concernant des « arrestations brutales » présumément effectuées par des militaires à Lorient au cours d’une nuit de troubles fin juin 2023 a été close sans aucune action supplémentaire par les autorités judiciaires, qui ont déclaré le 15 juillet n’avoir reçu aucune plainte ni constat d’infraction.
Trois députés bretons de La France Insoumise ont signalé l’incident, qui a mené à l’ouverture de cette enquête. Les députés se basaient sur plusieurs reportages journaliers qui illustraient, avec l’aide de témoignages et d’images, l’implication d’une trentaine de militaires en tenue civile lors d’opérations antiémeute qui ont eu lieu dans la nuit du 30 juin jusqu’au 1er juillet. Ces évènements ont suivi le décès de Nahel, un jeune homme qui est mort lors d’un contrôle de police dans la région parisienne.
Dans leur lettre au procureur, les députés exprimaient leur préoccupation quant à la présence de groupes de militaires masqués qui auraient pu agir en coordination avec les forces de police en tant que « milices privées », une pratique qui est interdite par la loi. Plusieurs milliers de militaires, y compris des fusiliers marins, sont basés à Lorient.
Le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger, a déclaré avoir mené une série d' »investigations approfondies » en lien avec cette affaire, y compris l’analyse de vidéos, ainsi que l’interrogatoire de témoins et de « responsables supérieurs de l’état-major de la force maritime des fusiliers et commandos, et de la police nationale, entre autres. »
L’enquête, qui fut confiée à la gendarmerie, a révélé que « plusieurs jeunes vêtus de joggings, jeans et t-shirts étaient apparents dans le centre-ville durant cette nuit, sans casser quoi que ce soit, mais plutôt pour éteindre des débuts d’incendies sur les terrasses des restaurants ou pour protéger les vitrines des magasins. »
Selon le procureur de Lorient, aucun individu n’a été observé en train d’interpeller personne ou de commettre des actes de violence. Il souligne également qu’aucune plainte de ce type n’a jamais été déposée. D’après les gendarmes, aucune « milice » n’était en action cette nuit-là, seulement quelques jeunes sans chef qui agissaient occasionnellement, clairement en faveur de l’ordre.
L’examen des enregistrements vidéo n’a montré aucune arme ni acte de violence physique, ni même aucune interpellation. C’est pourquoi, pour ces raisons, le procureur de Lorient a choisi de terminer toutes les poursuites pour les infractions signalées par les trois parlementaires.
En ce qui concerne l’enquête menée par la force maritime des fusiliers marins et commandos, son porte-parole a conclu qu’il n’y avait pas de preuve justifiant des mesures disciplinaires.
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