L’ancien président Donald Trump a été visé par une tentative d’assassinat en direct lors d’un rassemblement en Pennsylvanie, samedi. Précisément à Butler, au nord de Pittsburgh. Trump, qui est maintenant âgé de 78 ans, a subi une blessure mineure à l’oreille suite à un tir de pistolet. La tentative s’est produite à 18 heures, heure locale (minuit à Paris), le samedi 13 juillet.
L’individu suspecté d’être le tireur a été abattu par les gardes de sécurité. Le Secret Service, chargé de la protection des candidats à la présidentielle, déclare qu’il « a ouvert le feu de multiples fois en direction de la scène depuis un endroit plus élevé [localisé] à l’extérieur du rassemblement ». Un AR-15, un fusil d’agression, a été retrouvé sur les lieux comme l’a rapporté le New York Times. Le FBI a identifié le tireur comme étant Thomas Matthew Crooks, un individu de 20 ans originaire de Pennsylvanie.
Un des spectateurs est décédé et deux autres ont été gravement blessés, tous étant des adultes masculins, comme l’a rapporté la police.
« Une balle a effleuré le haut de mon oreille droite », a exposé Donald Trump sur sa plate-forme Truth Social. « Il est incompréhensible qu’un tel acte puisse se dérouler dans notre pays », a déclaré l’ancien président républicain en appelant les américains à rester unis.
La tentative d’élimination a soulevé des interrogations sur les mesures de sécurité lors de l’événement. Lors d’une conférence de presse, Kevin Rojek, l’enquêteur du FBI en charge, a exprimé son étonnement et a suggéré que le Secret Service, responsable de la protection des chefs d’États actuels et anciens, devrait apporter des éclaircissements. « Je suis rassuré d’entendre que [Donald Trump] est en sécurité et se porte bien », a déclaré Joe Biden. « Il n’y a pas de place pour cette sorte de violence aux États-Unis. Il est impératif que nous unissions en condamnant ces actes », a souligné le président démocrate.
L’agression dirigée contre Donald Trump a créé une onde de choc. Des leaders mondiaux ont exprimé leur soutien au candidat républicain tout en condamnant le recours à la violence. Emmanuel Macron, le président français, a qualifié l’incident de « tragedie pour nos démocraties », assurant que « la France partage l’indignation du peuple américain ».
Cet incident a en outre exacerbé les tensions politiques aux États-Unis, et des théories du complot ont envahi les médias sociaux. Le sénateur J. D. Vance, un possible futur running mate de Donald Trump, a soutenu que la « rhétorique » de Joe Biden avait « directement conduit » à cette attaque.
Ce rassemblement était le dernier de Donald Trump avant le début de la convention républicaine lundi, où il devrait être officiellement désigné comme le candidat du Parti républicain à la présidence.
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14:47
Le Vatican exprime son « inquiétude »
Le Saint-Siège a partagé son inquiétude suite à l’attentat manqué contre Donald Trump, indiquant qu’il porte un coup aux individus et à la démocratie, tout en entraînant douleur et mort, selon une déclaration officielle. Le Vatican s’est joint aux prières des évêques américains pour la nation, les victimes et la paix, espérant que les intentions des promoteurs de violence n’auront pas le dessus.
Le Secret Service a démenti les allégations selon lesquelles il aurait refusé des ressources supplémentaires pour la protection de Donald Trump. Un porte-parole du Secret Service, Anthony Guglielmi, a réfuté les affirmations selon lesquelles une demande de renforcement de la sécurité pour l’ancien président avait été refusée. Au lieu de cela, des mesures de sécurité additionnelles ont été mises en place en réponse à l’augmentation de ses déplacements de campagne.
James Comer, le président de la commission de surveillance de la Chambre des représentants, a sollicité le témoignage de la directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle, devant le comité le 22 juillet concernant l’enquête sur la tentative d’assassinat de Donald Trump. Le comité a partagé la lettre de M. Comer sur X, soulignant que le peuple américain réclame des éclaircissements sur l’attentat manqué contre le président Trump.
Enfin, Trump lui-même a écrit : « C’est uniquement Dieu qui a empêché l’inimaginable de se produire ».
« Dans un message partagé sur Truth Social, Donald Trump a exprimé sa gratitude pour les pensées et prières qu’il a reçues suite à la tentative d’assassinat dont il a été la cible récemment. Il a réaffirmé sa résistance face au mal, assurant qu’il ne céderait pas à la peur. Il a exprimé sa solidarité envers les autres victimes et leurs familles, tout en priant pour la guérison des blessés et en se souvenant du citoyen qui a été tragiquement assassiné.
Il en a profité pour faire appel à l’unité et au courage de la nation américaine, rappelant l’importance de ne pas permettre au mal de triompher. Valorisant fortement son pays et ses concitoyens, Trump a hâte de prendre la parole lors de la prochaine convention républicaine qui se tiendra à Milwaukee, où il deviendra officiellement le candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre.
Le tireur, abattu lors de l’incident, a été identifié par le FBI comme étant Thomas Matthew Crooks, un homme de 20 ans sans casier judiciaire, originaire de Bethel Park, Pennsylvanie. Les forces de l’ordre enquêtent actuellement sur les motivations derrière son acte.
Malgré le choc, le père du tireur présumé est en attente de clarifications et ne s’exprimera pas tant qu’il n’a pas été en consultation avec les autorités. Pour plus d’informations sur le suspect de la tentative d’assassinat, consultez notre article détaillé. »
Matthew Crooks, âgé de 53 ans et père du tireur, est le seul membre de la famille à donner une réponse. Il a signalé à CNN qu’il cherchait à saisir la situation en cours et prévoyait de discuter avec les forces de l’ordre avant de faire une déclaration publique sur son fils.
La Russie exprime fermement sa condamnation de toute forme de violence en vigueur dans les enjeux politiques, comme l’a mentionné son porte-parole Dmitri Peskov. Il a fait valoir que malgré les nombreux efforts pour faire disparaitre Trump de l’échiquier politique, y compris par l’utilisation de moyens juridiques, de tribunaux, de procureurs et d’efforts de discrédit politique, le risque sur sa vie semblait évident pour tous les spectateurs. Cependant, Peskov a souligné qu’ils ne croyaient pas que l’actuelle administration avait organisé cette tentative.
Il faut rappeler qu’en 1776, depuis la fondation des États-Unis, plusieurs instances de violences visant des présidents, d’ex-présidents ou des candidats aux postes de présidents de grands partis américains ont eu lieu.
Par exemple, Abraham Lincoln, le 16e président américain, fut tué par John Wilkes Booth le 14 avril 1865. Lincoln a été visé alors qu’il assistait à une représentation spéciale de la comédie « Our American Cousin » au Ford’s Theatre de Washington, aux côtés de sa femme, Mary Todd Lincoln. On attribue son soutien pour les droits des Noirs comme étant le motif de son assassinat.
James Garfield, le vingtième président américain, a été la deuxième cible mortelle en poste. Seulement six mois après son entrée en fonction, il a été tué par Charles Guiteau dans la gare de Washington le 2 juillet 1881 alors qu’il se préparait à monter à bord d’un train pour la Nouvelle-Angleterre. Guiteau a été jugé et exécuté un an plus tard.
William McKinley, 25ème président des Etats-Unis, a été assassiné le 6 septembre 1901, à Buffalo, dans l’État de New York. Après avoir donné un discours, il s’est retrouvé sous les feux d’un homme qui s’était joint à la foule pour lui serrer la main et lui a tiré dessus à deux reprises. McKinley n’a pas survécu à ses blessures et est décédé huit jours plus tard, au cours de son deuxième mandat. L’agresseur, un homme sans emploi de 28 ans nommé Leon F. Czolgosz, a été rapidement arrêté, jugé coupable et exécuté par électrocution à la fin d’octobre de la même année.
Le très connu John F. Kennedy, 35ème président des Etats-Unis, a été assassiné en novembre 1963 à Dallas. Lors d’une visite avec la première dame Jacqueline Kennedy, Lee Harvey Oswald, armé d’un fusil de haute puissance, a tiré sur le président alors que sa caravane traversait Dealey Plaza en plein centre-ville. Oswald a été capturé quelques heures après le drame, une fois la position de tireur trouvé dans un bâtiment adjacent, le Texas School Book Depository. Kennedy a été rapidement transporté à l’hôpital Parkland Memorial, où il a succombé à ses blessures peu de temps après.
Franklin D. Roosevelt, Harry S. Truman, Gerald Ford, Ronald Reagan et Georges W. Bush ont tous été ciblés par des tentatives d’assassinat. Comme Donald Trump, George C. Wallace, candidat démocrate, a été blessé lors de sa campagne présidentielle de 1972 lors d’un rassemblement dans le Maryland.
Presque à minuit, une vidéo a été diffusée de la tentative d’assassinat de Donald Trump lors d’un rassemblement en Pennsylvanie. La conversation avec Gilles Paris, ex-correspondant du « Monde » à Washington, est maintenant terminée. Nous lui sommes reconnaissants pour sa participation à notre session de questions-réponses.
Plus tôt dans la journée, une autre question a été soulevée. Comment, dans le climat actuel de haine et d’accusations aux États-Unis qui dure depuis des années, la police a-t-elle réussi à éviter un tel incident jusqu’à maintenant ? Cette question a été posée par Denis Étienne. Bonjour Denis Étienne.
La combinaison du nombre élevé d’armes à feu présentes et de l’augmentation de l’acceptation de la violence politique représente une menace importante pour les États-Unis. Cette menace a presque été réalisée en Pennsylvanie, où un individu a été tué lors d’une tentative d’assassinat contre Donald Trump, selon les autorités américaines. On se rappelle qu’en 2011, Gabby Gifford, la députée de l’Arizona, avait été gravement blessée lors d’une attaque par un agresseur qui a été condamné à la prison à vie. En 2017, le vice-président du Parti républicain, Steve Scalise, a été grièvement blessé par un tireur de gauche qui était opposé aux conservateurs lors d’un entraînement de baseball pour une œuvre de charité. Cet agresseur a été abattu dans une fusillade avec la police. En 2022, l’époux de l’ancienne Présidente de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi, a été brutalement attaqué chez lui avec un marteau. Les réactions de nombreux républicains n’ont pas été adéquates.
Gilles Paris
11:57 Tchat
Bonjour, cet incident pourrait-il avoir un impact sur la décision de Joe Biden de se retirer ou au contraire de rester en lice ?
buda
Bonjour buda,
Avant l’incident en Pennsylvanie, le camp démocrate était en proie à des divisions sans précédent concernant la candidature de Joe Biden. Une minorité croissante d’élus demandait un changement de candidat, avec les risques inhérents à une telle opération, jamais vue dans l’histoire récente des élections présidentielles américaines. Les images de Donald Trump immédiatement après l’attaque visant sa vie ne font qu’accentuer la différence avec un président sortant qui paraît de plus en plus fragile.
La situation s’est complexifiée pour les démocrates suite aux événements du 13 juillet. Il ne s’agit plus seulement de préoccupations concernant la santé de Joe Biden, mais aussi de la façon dont les déclarations peuvent être tournées contre Donald Trump, vu son nouveau rôle en tant que survivant d’une violence politique associée aux miliciens d’extrême droite depuis le 6 janvier 2021.
Gilles Paris
11:47 Discussion en ligne
Bonjour, existe-t-il une probabilité que les Républicains exploitent cet incident contre les Démocrates et supposent peut-être une conspiration selon laquelle Joe Biden a, au mieux, autorisé l’attentat à se produire ? Certaines déclarations semblent déjà indiquer cette direction.
Bonjour Monsieur Pot-au-lard,
J.D Vance, un sénateur de l’Ohio et un éventuel candidat à la vice-présidence, a déjà reproché aux démocrates leur « discours » concernant la tragédie en Pennsylvanie. Effectivement, le message principal de la campagne de Joe Biden est de souligner le danger que représenterait une réélection de Donald Trump pour les États-Unis et la démocratie américaine. Parmi les arguments présentés, l’ancien Président n’a cessé d’exprimer son désir de se venger de ceux qu’il tient pour responsables de sa défaite en 2020, qu’il n’a jamais acceptée. Sa sphère proche a orchestré une purge massive du pouvoir fédéral. Le rôle du FBI a également été remis en cause, notamment en relation avec l’affaire des documents classés secret défense que Donald Trump a illégalement conservés après avoir quitté la Maison Blanche. Cependant, il sera difficile pour les démocrates de dramatiser l’enjeu des élections du 5 novembre sans se faire accuser d’incitation à la violence par les républicains.
Un sondage Reuters/Ipsos réalisé en mai a révélé que 68 % des personnes sondées craignaient des violences post-électorales le 5 novembre si le candidat perdant et son camp refusaient d’admettre la défaite.
Gilles Paris
11:34 Tchat
Salutations, quel est l’impact potentiel de cet incident sur la campagne? Est-ce que le candidat pourrait se présenter comme la victime d’un complot démocrate conçu pour étouffer toute opposition?
MaxBrompton
Bonjour MaxBrompton,
L’élection présidentielle américaine se démarquait déjà par son caractère atypique, mettant face à face les deux candidats les plus âgés et les moins appréciés des derniers scrutins. La majorité des électeurs ont en effet constamment exprimé leur rejet de cette réédition de l’élection de 2020. Les événements survenus en Pennsylvanie joueront sans aucun doute en faveur de Donald Trump, dont l’image combative, le poing levé avant de quitter précipitamment la scène où il avait commencé à parler, marquera les esprits.
Avant la convention républicaine de Milwaukee, prévue pour ce lundi dans le Wisconsin crucial, l’ancien Président se positionne en force après son débat avec Joe Biden le 27 juin. Celui-ci, marqué par les défaillances du président démocrate, et une décision favorable de la Cour suprême qui a encore repoussé son procès dans lequel il pourrait être tenu responsable pour l’assaut du Capitole, place Trump plus que jamais en position de favori pour la dernière étape de la campagne.
Gilles Paris
11:27 Tchat
Est-ce que cet incident pourrait relancer le débat sur le port d’armes aux États-Unis, en particulier pendant la campagne présidentielle ?
Lolo
Bonjour Lolo,
Évaluant les retombées politiques des fusillades de masse récentes, il est extrêmement improbable que cet événement tragique modifie quelque aspect que ce soit. Le débat sur le contrôle des armes à feu, tout comme celui de l’avortement, est devenu un symbole fort du conflit culturel opposant les démocrates et les républicains, rendant ainsi le compromis presque impossible pour le moment. Soulignons que l’opposition des républicains à la moindre réglementation sur la détention et le port d’armes a été renforcée par de récentes décisions de la Cour suprême à prédominance conservatrice, en particulier l’interdiction de l’appareil pouvant convertir une arme semi-automatique en véritable instrument de guerre.
Gilles Paris
11:20 Chat
S’agit-il d’un meurtre à des fins politiques ?
Chark
Bonjour Chark,
Comme spécifié au début de notre échange, nous ne détenons pas encore d’informations sur ce qui a motivé le tireur présumé, accusé d’avoir tué une personne parmi les partisans présents lors de cette réunion, selon les officiels américains. Il est cependant important de rappeler que la polarisation extrême que connaissent actuellement les États-Unis a progressivement rendu la violence politique plus acceptable. Cette tendance a émergé suite à l’attaque contre le Capitole de Washington par des supporters de Donald Trump le 6 janvier 2021 dans le but d’empêcher la certification des résultats de l’élection présidentielle de 2020. C’est à ce moment que de nombreux centres de recherche, dont le Public Religion Research Institute qui chaque année publie une étude détaillée sur la société américaine, ont signalé cette évolution préoccupante.
Le dernier rapport du think tank en octobre 2023 révélait une augmentation des personnes avalisant la violence pour « protéger la nation », passant de 13% en 2021 à 23%. Une proportion plus importante de Républicains (33%) adhérait à cette perspective, mais 22% des Indépendants et 13% des Démocrates partageaient également cette vue.
En ce qui concerne la protection spécifique d’un ex-président américain par rapport à l’actuel, la responsabilité repose entre les mains du Secret Service, une agence fédérale qui s’occupe de la protection des ex-présidents et leurs épouses jusqu’à leur décès. Ce service est aussi en charge de la sûreté des candidats à la présidentielle probablement en tête pour obtenir la nomination de leur parti. En conséquence, Donald Trump avait donc le Secret Service à ses côtés en Pennsylvanie pour deux raisons.
Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l’OTAN, a exprimé son choc suite à la tentative d’assassinat de Donald Trump, soulignant l’unité des alliés de l’OTAN pour défendre leur liberté et valeurs.
L’information originale rapporte le choc ressenti face à une tentative d’assassinat visant le président Trump, condamnant fermement l’acte violent et réitérant qu’il n’a pas sa place dans nos sociétés démocratiques.
Par ailleurs, la campagne présidentielle a rassuré que Trump se porte « bien » et qu’il envisage de participer à la convention d’investiture de son parti la semaine prochaine à Milwaukee. Après avoir été soigné dans un hôpital de Pennsylvanie, l’ancien locataire de la Maison Blanche a été aperçu au New Jersey, descendu d’un jet privé et entouré par des membres de la sécurité fortement armés.
Il a été révélé par des médias américains que l’assaillant détenait un fusil semi-automatique AR-15. Ce dernier, une version civile du fusil militaire M16, est communément utilisé par les nouvelles recrues de l’armée américaine. La tentative d’assassinat a été perpétrée par cet individu, abattu par les services de sécurité ayant constaté ses tirs en direction du lieu depuis un point élevé hors du rassemblement. Un fusil de type AR-15 a été retrouvé sur les lieux, comme l’indique le New York Times. Le FBI a par la suite identifié le tireur sous le nom de Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans et originaire de Pennsylvanie.
La police a confirmé le décès d’un spectateur et la grave blessure de deux autres, tous des hommes adultes, dans une tentative d’assassinat qui soulève plusieurs interrogations sur les mesures de sécurité en place lors de l’événement. L’enquête, menée par l’agent du FBI, Kevin Rojek, met en lumière des aspects troublants. Il a déclaré lors d’une conférence de presse : « C’est déconcertant. Le Secret Service[responsable de la sécurité des présidents et des anciens présidents] devrait fournir des réponses à ces questions. »
Joe Biden, le président démocrate, a réagi à la nouvelle, déclarant que Donald Trump est sain et sauf. Il a ajouté : « Ce type de violence n’a pas sa place aux États-Unis. Nous devons condamner avec force et nous unir en tant que pays. »