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14 juillet 2024 6 h 09 min

« Femme transgenre tuée à Paris, suspect arrêté »

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Un homme âgé de 22 ans accusé d’avoir assassiné une femme transgenre la nuit du lundi au mardi a été mis en accusation pour meurtre le jeudi 11 juillet à Paris, a révélé une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP) le vendredi. Le motif retenu pour l’accusation de meurtre est lié au sexe, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre de la victime, a précisé la même source. D’après une personne proche de l’affaire, la victime était une travailleuse du sexe que le jeune homme avait rencontrée la nuit du lundi au mardi.

L’homme s’est rendu au poste de police de Clamart (Hauts-de-Seine) vers 10 heures le mardi, affirmant avoir poignardé quelqu’un dans le 16e arrondissement de Paris, a déclaré le parquet. Sur les indications du suspect, la police a découvert le corps sans vie de la victime dont l’identité reste à confirmer à ce stade, a indiqué le parquet. L’association Acceptess T, qui lutte pour les droits des personnes transgenres, a identifié la victime comme étant Géraldine, une péruvienne transgenre de 30 ans travaillant dans l’industrie du sexe.

D’après les premières déclarations du suspect, il l’aurait tuée après avoir réalisé que la femme était transgenre. Toutefois, « ses déclarations changent constamment et ce point devra être vérifié tout au long de l’enquête », a précisé la source proche du dossier. Il s’agirait d’un « meurtre transphobe ».

Dans un communiqué, Acceptess T a condamné ce crime, le désignant comme « transphobe ». « Nous estimons que le criminel a ciblé intentionnellement une femme transgenre, une migrante, une professionnelle du sexe, en pensant y échapper sans conséquences », souligne le communiqué conjointement cosigné avec Prévention Action Santé Travail pour les trans (Pastt) et le Syndicat du travail sexuel (Strass), qui invitent à un rassemblement place du Trocadéro sur le parvis des Droits de l’Homme à Paris, le 16 juillet. « Personne ne prend un rendez-vous pour un service sexuel avec une femme trans, puis « découvre sa transidentité plus tard ». En propageant cette rumeur, les médias perpétuent le mythe de la transmisogynie selon lequel la femme trans est « fausse » et l’agresseur est la victime », ajoute l’association Flirt-Front Transfem.

« Cette justification absurde et tragique rappelle la « défense de la panique trans » popularisée aux États-Unis », a également commenté Sébastien Tüller, porte-parole des droits des personnes LGBTI + chez Amnesty International France : « La « défense de la panique gay [ou] trans » prétend que la simple découverte de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre serait tellement effrayante qu’elle pourrait entraîner un « état psychotique temporaire » se manifestant par une violence incontrôlée. C’est l’occasion de rappeler que l’homophobie, la transphobie et la putophobie devraient être considérées comme des circonstances aggravantes pas des circonstances atténuantes. »

L’enquête a été confiée au premier district de la police judiciaire de Paris.