La reprise du championnat de la Ligue 1 le 16 août ne sera pas confrontée à un écran noir. Suite à une réunion du conseil d’administration, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a statué le dimanche 14 juillet que DAZN, une plateforme britannique, et beIN Sports, une chaîne qatarie, diffuseront les jeux de la Ligue 1 pour au moins les deux prochaines saisons, apportant environ 500 millions d’euros par an, selon une source proche des pourparlers qui a parlé à l’Agence France-Presse.
Il y a encore plusieurs aspects à finaliser avant de rendre officiel cet accord, qui durera cinq ans et couvrira le cycle 2024-2029. Parmi ces détails à résoudre, on trouve une clause de sortie possible pour DAZN et la LFP en 2026. Il faut aussi finaliser la répartition des matchs entre la plateforme britannique – souvent appelée le « Netflix du sport » et nouvelle entrante dans l’écosystème du football français – et la chaîne qatarie. Il est probable que DAZN diffusera huit des neuf matchs, laissant à beIN le match vedette de chaque journée.
Avant la réunion du conseil d’administration qui a officialisé cet accord, les présidents des clubs de la Ligue 1, malgré des discussions animées selon un participant, ont écarté l’idée de créer une chaîne dédiée à 100% à la L1, même si elle avait été produite par la LFP en partenariat avec le catalogue Max de Warner Bros Discovery. Ils ont opté pour des médias traditionnels qui leur garantissent des gains financiers immédiats. L’argent généré par les droits de diffusion télévisée, qui représente environ un tiers de leur budget, est ensuite redistribué aux clubs. Cela n’aurait pas été possible avec la chaîne LFP, bien que l’idée était plus attrayante. L’expérience traumatique avec Mediapro a certainement joué un rôle dans cette décision.
Dans le but de les persuader, DAZN a augmenté le montant qu’ils recevraient au début de la saison 2024. Au lieu des 300 millions d’euros initiaux, avec une augmentation jusqu’à 500 millions à la fin du contrat en 2029, DAZN se serait engagé à verser 350 millions d’euros aux clubs dès la prochaine saison.
Les présidents des clubs de la Ligue 1, encore traumatisés par l’épisode Mediapro, un court détenteur des droits télévisés dont l’échec fin 2020 a quasiment fait faillite le football français, étaient perplexes face à l’option DAZN-beIN, qui semble aller à l’encontre des développements actuels. Les assurances financières proposées par DAZN et initialement approuvées par la Ligue ne les avaient pas entièrement convaincus. La plateforme a tenté de dissiper leurs doutes en leur fournissant de nouvelles assurances directement de sa société mère, Access Industries.
Avec les 500 millions d’euros de cet accord sur les droits nationaux de Ligue 1, additionnés aux 160 millions obtenus pour les droits internationaux et les 40 millions provenant des droits de Ligue 2, la Ligue et les clubs reçoivent un total annuel de 700 millions d’euros à partager, avec encore quelques lots à vendre, mettant fin à d’interminables négociations sur une note positive.