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14 juillet 2024 17 h 06 min

« Dimanches d’un prêtre arbitre africain »

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Le mardi 9 juillet, au camping de Boussac-Bourg (Creuse), la jeunesse a été déçue suite à la défaite de l’équipe nationale de football de la France contre l’Espagne dans la demi-finale de l’Euro (1-2). Le match, qui était projeté sur un grand écran, a attristé plusieurs jeunes participants du camp « football et prière » organisé à cet endroit. Le père Marie-Debrice Tiomela, qui supervisait ce stage combinant activités sportives et religieuses, a dû faire comprendre à certains jeunes qu’on ne remporte pas toujours la victoire dans la vie.

Le stage comprenait vingt-quatre adolescents et pré-adolescents âgés de 11 à 14 ans, dont les deux tiers étaient des catholiques pratiquants. Ils ont participé à une semaine d’activités où ils alternaient entre le football et la prière. Les activités incluaient des offices sous la tente, des veillées pour regarder les matchs de l’Euro et un mini-championnat avec quatre équipes. Les équipes ont été nommées par les stagiaires eux-mêmes (Les Gitanos, le FC Messe, etc.) et étaient sous la protection de saints patrons tels que Don Bosco et Jean Paul II, tout en respectant les règles du football.

Dans le domaine du football, le père Tiomela est un expert. Chaque dimanche, aussitôt qu’il a conclu la messe, il change sa soutane pour un uniforme d’arbitre. Âgé de 42 ans, cet homme de foi officie comme arbitre depuis décembre 2023. Il est venu en aide au club de football de Felletin, dans la Creuse, là où il exerce ses fonctions écclesiastiques. Le club était à court d’arbitres selon les critères fédéraux et le père Tiomela a proposé ses services. À la suite de sa réussite à l’examen du district de la Creuse, il est devenu arbitre. « J’ai pensé que d’arbitrer serait une bonne façon de rencontrer des gens que je ne verrais jamais à l’église le dimanche », déclare-t-il. « C’est notre rôle, en tant que religieux, d’aller vers nos confrères car la pratique religieuse spontanée est maison rare aujourd’hui. »

Aller de la communion à un match de football peut être un exercice d’endurance dans une région rurale où les déplacements sont souvent longs. Il vise à célébrer une première messe à 9 h 30, suivie d’une seconde deux heures plus tard à 20 kilomètres de distance, avant de diriger un match de la 4e division départementale dont le coup d’envoi est prévu à 15 heures, dans le canton voisin.

Parfois, le « padre » se présente au terrain de football en sandales et col romain. « Je ne me cache pas, les joueurs savent que je suis prêtre. Cela n’affecte pas vraiment nos interactions une fois le match commencé. Ceux qui sont croyants peuvent être un peu plus indulgents envers moi, tandis que ceux qui sont contre l’église vont continuer à l’être sur le terrain », souligne cet ancien aumônier qui est arrivé en France en 2004 par le biais d’une mission fraternité.

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