Corinne Maier, une économiste, psychanalyste et auteure reconnue, a publié une multitude de livres incluant « Bonjour paresse » en 2004 et « No Kid » en 2007. Son dernier livre, « #MeFirst ! Manifeste pour un égoïsme au féminin », est un plaidoyer pour les droits des femmes à l’égoïsme.
Dans son nouvel ouvrage, elle exprime son indignation face à une injustice profonde : les femmes, à la différence des hommes, ne sont pas autorisées à afficher leur égoïsme. Elle se remémore son enfance où, si elle piquait les affaires de son cousin, personne ne la félicitait comme ils le faisaient pour lui quand il prenait d’assaut ses jeux.
Elle note que l’égoïsme est largement accepté, voire encouragé, chez les hommes. Un homme qui ne se réveille pas la nuit pour s’occuper de son bébé ou qui arrive tard du travail et ne fait pas les courses est considéré comme normal. Inversement, une femme qui oublie d’aller chercher son enfant à l’école parce qu’elle prend un apéritif avec des amies est critiquée et jugée comme une mauvaise mère.
En réponse à ceux qui présentent les femmes comme étant libres de faire leurs propres choix aujourd’hui, que ce soit en termes de carrière, de partenaire ou d’enfants, elle partage une vision différente.
Il est indéniable que le déséquilibre persiste et que la responsabilité mentale est toujours distribuée de manière inégale. Les femmes sont responsables de 75% des soins et de l’accompagnement non rémunérés à l’échelle mondiale. En général, elles se chargent quatre fois plus des enfants et trois fois plus du ménage. Leur existence est encore bien plus restreinte que celle des hommes. Prendre soin des autres leur coûte du temps, de l’énergie et limite leurs perspectives. Les hommes, par contre, font ce qu’ils veulent, qu’ils aient des enfants ou non.
Si vous avez eu deux enfants, que conseilleriez-vous aux jeunes femmes d’aujourd’hui ?
Le conseil serait simplement d’en faire moins. Cela semble minime, mais c’est par là que commence le véritable changement. Il est temps pour les femmes de revendiquer leur égoïsme. Elles doivent refuser de mettre leur carrière en deuxième plan par rapport à celle de leurs partenaires, d’essayer d’être une « super-maman » dévouée à 100% au bien-être de ses enfants, de s’occuper de leurs parents âgés alors que les fils de la famille en font dix fois moins.
En somme, elles doivent définitivement éliminer « l’ange du foyer », cette petite voix intérieure héritée des siècles précédents qui, selon Virginia Woolf, une autrice et féministe britannique, commande aux femmes d’être des servantes dévouées à la vie domestique.
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