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13 juillet 2024 0 h 06 min

« Primitive Technology » YouTube: John Plant Origines

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J’attends avec impatience un rendez-vous qui n’est pas négociable. En moyenne, il y a une notification par mois qui m’informe qu’une nouvelle vidéo de « Primitive Technology » vient d’être mise en ligne. Tout de suite après, je me retrouve, ainsi que vous cette fois, dans une partie de la forêt tropicale à proximité de Cairns, une ville australienne située dans l’État du Nord du Queensland. Notre hôte est John Plant, âgé de 42 ans, un Robinson Crusoé silencieux et méticuleux qui excelle dans l’art de la survie dans la forêt, toujours torse-nu et pieds nus.

John Plant n’est pas seulement un expert en survie, mais aussi un réalisateur talentueux avec plus de 10 millions d’abonnés sur sa chaîne YouTube. Si « Primitive Technology » attire sans doute des survivalistes qui se préparent pour une lutte intense dans les ruines de l’apocalypse tant redoutée (et peut-être même secrètement souhaitée), l’atmosphère générale de la chaîne est plutôt celle d’une vie simple loin de la civilisation, rappelant des moments d’enfance passés dans une cabane comme Tom Sawyer.

La simplicité du format – un plan fixe, simplement le son de l’environnement, sans aucune narration – reflète le radicalisme du projet : tout recommencer à zéro, sans outils ni matériaux. En anglais, on appelle cela « Start from scratch ».

Dans sa première vidéo publiée en 2015, John construit une cabane en utilisant des branches et de l’argile. Pour être très précis, il commence par fabriquer une hache en pierre avant de se mettre au travail. Neuf ans plus tard, il est actuellement à l’aube de l’âge du métal, après avoir perfectionné différentes techniques pour extraire du fer des bactéries oxydantes qui apparaissent sur les rives d’un ruisseau voisin. Et nous sommes tous là pour le voir.

Au fil du temps, il a maîtrisé diverses techniques, comme la cuisson au charbon, la construction de hauts-fourneaux, la confection de soufflets, briques et tuiles, la capture d’écrevisses et de crabes à l’aide de nasses, la fabrication d’un arc (qui est une de ses vidéos les plus populaires), la production en masse de poteries, la préparation de l’igname, la culture du manioc, la confection de nombreuses lianes de paniers, et même des sandales, qu’il n’utilise jamais.

Chaque mois, son retour est accueilli avec un plaisir comparable à celui de recevoir des nouvelles d’un ami impliqué dans un projet sans fin («Alors, comment avance ton roman/thèse/scénario? »). Mais il y a plus à cela. Compte tenu de la nature brute du format, il est primordial de s’efforcer de comprendre ce qui est en train de se passer devant nous. Quel est l’objectif du jour? Pourquoi ramasse-t-il des feuilles? Pourquoi a-t-il nettoyé le sol? A quoi sert cette tranchée? Les différentes étapes s’enchainent minutieusement et culminent dans l’aboutissement du projet du jour, ne nous laissant que quelques moments pour une contemplation émerveillée.

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