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13 juillet 2024 0 h 12 min

« Direct: Dernières Nouvelles Guerre Ukraine »

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Minh Dréan, Pierre Bouvier, Cécile Bouanchaud, Anna Villechenon, Glenn Cloarec et Agnès Gautheron ont participé à l’animation de cette émission en direct. Pour tout comprendre sur le conflit en Ukraine, nous vous invitons à consulter nos articles, reportages et analyses.
A Lviv, des recruteurs pour l’armée ukrainienne constatent une vidé notable des villes à leur passage. « Les Ukrainiens sont arrivés à ce point où après un sprint éreintant, ils se rendent compte qu’ils sont en réalité dans un marathon : la guerre continuera longtemps. »
L’ancien ministre de la défense russe et le chef d’état-major sont désormais poursuivis par la Cour pénale internationale. L’impact de la guerre en Ukraine sur les élections législatives de 2024 semble toutefois sous-estimé. Parallèlement, la restructuration de la dette ukrainienne reste une question délicate.
Les drones sont de plus en plus utilisés dans le conflit par Moscou et Kiev. Depuis plusieurs mois, la guerre des drones entre l’Ukraine et la Russie a atteint un niveau sans précédent. En mai 2023, un rapport publié par un groupe de réflexion britannique spécialisé en défense indiquait que les Ukrainiens perdaient près de 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit environ 300 par jour. C’est bien plus que l’arsenal de 3000 drones dont dispose l’armée française.
Les Ukrainiens et les Russes se servent principalement de petits drones civils bon marché et disponibles en quantité. Ces derniers sont utiles pour l’observation du champ de bataille et pour guider les troupes ou les tirs d’artillerie. Certains d’entre eux sont même modifiés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur les tranchées ou les blindés.

Drones-kamikazes, bien qu’en plus petit nombre, jouent un rôle significatif dans les conflits. Equipés d’explosifs, ces véhicules aériens non habités (UAV) sont déployés au-dessus de la ligne de front, sans un objectif précis en tête. Les drones utilisés par la Russie incluent les modèles Lancet-3 locaux ainsi que les Shahed-136 d’origine iranienne. Face à une flotte de guerre quasi inexistante, l’Ukraine riposte en utilisant des véhicules marins non habités tels que de minuscules kayaks télécommandés remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).

Preuve de l’importance capitale des drones dans leur stratégie militaire, les forces ukrainiennes et russes ont mis en place des systèmes pour assurer un approvisionnement constant à leurs unités, non seulement en achetant en vrac des drones civils sur le marché, mais aussi en développant leurs propres capacités de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui en était encore à ses balbutiements au début de la guerre du Donbass déclenchée il y a une décennie, a depuis progressé. Le ministre de la transformation numérique ukrainien a annoncé fin août que l’Ukraine a conçu une réplique du drone russe Lancet, qui sera bientôt déployée sous le nom de Peroun, une divinité slave du tonnerre et de la foudre.

Cependant, la Russie subit les effets des sanctions occidentales qui restreignent l’approvisionnement en pièces électroniques. Cependant, d’après les services de renseignement américains, la Russie aurait commencé à bâtir une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour produire les drones-kamikazes de design iranien Shahed-136.

Concernant les stocks de missiles russes, leur quantité actuelle est difficile, voire impossible, à déterminer avec précision. Les services de renseignement ukrainiens fournissent régulièrement des informations à ce sujet, mais la fiabilité de leurs estimations est incertaine.

D’après les déclarations d’Andri Ioussov, représentant de la Direction Générale du Renseignement du Ministère de la Défense (GUR), reprises par Liga.net, l’armée russe possédait avant le conflit 2 300 missiles balistiques et de croisière, dont plus de 900 restants en début d’année. De plus, s’y ajoutent environ dix mille missiles antiaériens S-300, capables d’une portée approximative de 120 kilomètres, et une quantité importante de S-400, une version plus moderne avec une portée triplement supérieure. En août, Vadym Skibitsky, adjoint du GUR, annonçait le nombre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

Concernant les capacités de fabrication, il semblerait qu’elles aient été augmentées à environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois, d’après plusieurs experts. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités.

Il semble également que la Russie a acheté des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continuerait de le faire. Reuters, citant diverses sources iraniennes, rapporte que la Russie a reçu depuis janvier 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 (300 à 700 kilomètres), suite à un accord. On ne sait pas combien de missiles nord-coréens la Russie a acquis, mais 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, d’après le procureur général, Andriy Kostin. Selon des experts ayant examiné les restes et les trajectoires, il pourrait s’agir des missiles KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Et pour ce qui est des avions de combat F-16?

Le président ukrainien a sollicité pendant longtemps le transfert de chasseurs F-16 de la part des Etats-Unis, une demande qui a finalement été accordée en août 2023. Avec une flotte de plus de 300 F-16 dispersés entre neuf pays d’Europe, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous ne peuvent pas en fournir immédiatement.

42 F-16 auraient été promis par les alliés occidentaux à l’Ukraine, une information présentée par Volodymyr Zelensky mais non confirmée. Selon la première ministre danoise Mette Frederiksen, le Danemark en a promis 19, avec les six premiers avions prévus pour livraison fin 2023, huit en 2024 et cinq en 2025. Les Pays-Bas ont également fait une promesse de F-16, bien qu’ils possèdent 42 unités, ils n’ont pas indiqué le nombre d’unités à fournir.

Les pilotes ukrainiens doivent être formés pour piloter ces chasseurs américains et onze pays alliés se sont engagés à aider à cette formation. L’OTAN a déclaré que les forces ukrainiennes ne seraient aptes à utiliser les appareils en conditions de combat qu’au début de 2024, alors que d’autres experts estiment que ce sera plus probablement durant l’été de cette même année.

Quel type d’aide militaire les alliés de l’Ukraine apportent-ils à Kiev ?

Deux années après le déclenchement de conflits à grande échelle, l’appui occidental envers Kiev semble flancher. Il est apparent que l’assistance récemment engagée de l’ouest à l’Ukraine s’affaiblit, comparativement à la même période de l’année passée, spécifiquement entre août 2023 et janvier 2024. C’est ce qui est rapporté par l’Institut Kiel dans sa publication de février 2024. Cette tendance pourrait se prolonger, étant donné que le Sénat américain rencontre des difficultés pour approuver des fonds d’aide. De plus, l’Union Européenne (UE) a eu du mal à faire accepter un fond d’aide de 50 milliards le 1er février 2024, principalement à cause des blocages de la Hongrie. C’est important de mentionner que ces deux contributions d’aide ne sont pas encore incluses dans le dernier bilan de l’Institut Kiel qui s’arrête en janvier 2024.

Le rapport de cette institution allemande indique que le cercle des donateurs se rétrécit et se centralise autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, et les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces nations promettent en même temps un soutien financier fort et de l’armement de haute technologie. Au total, depuis février 2022, les pays appuyant Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en soutien militaire, financier ou humanitaire.

En termes absolus, les pays les plus prospères ont été les plus prodigues. Les Etats-Unis sont les donateurs les plus importants, offrant plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union Européenne ont annoncé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives issues des fonds de l’Union Européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsqu’on compare les dons à leur produit intérieur brut (PIB), le classement des pays donateurs évolue. Les États-Unis passent du premier au vingtième rang, représentant 0,32% de leur PIB, une position bien inférieure à celle de nations limitrophes de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques. L’Estonie se hisse au sommet du classement avec 3,55%, suivi du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). La suite du top 5 comprend la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Les trois États baltes qui borde la Russie ou son partenaire la Biélorussie, font preuve d’une grande générosité dans le don depuis le début du conflit.

En se basant sur le pourcentage du PIB, la France se positionne à la vingt-septième place, ayant consacré 0,07% de son PIB, se plaçant juste après la Grèce (0,09%). L’aide de la France diminue régulièrement depuis le début de l’offensive russe en Ukraine – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Quelles sont les informations disponibles sur les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Au cours des derniers mois, l’Ukraine et la Pologne ont connu des tensions, principalement dues au transit de céréales ukrainiennes. Au début de 2022, la Commission européenne a instauré des « voies de solidarité » pour aider l’Ukraine à évacuer et vendre ses produits agricoles, exemptés de droits de douane, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Il est à noter que près de la moitié des céréales ukrainiennes passent ou finissent leur trajet dans l’Union européenne, d’après la Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les problèmes agricoles mondiaux. Ces céréales sont vendues à un prix bien inférieur à celui du blé produit au sein de l’UE, surtout en Europe centrale.

Par conséquent, la Pologne, avec la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, a décidé de bloquer unilatéralement leurs importations en avril 2023 pour protéger le marché intérieur et les revenus de leurs agriculteurs. Cet embargo a été accepté par Bruxelles, sous réserve qu’il permette le transit vers d’autres pays et qu’il dure seulement quarte mois. Cependant, Varsovie a refusé de rouvrir ses frontières aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, affirmant que le problème sous-jacent n’avait pas été résolu, contrairement à ce que Bruxelles pensait puisque ses analyses indiquaient qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.

Des protestataires polonais, majoritairement agriculteurs, ont mis en place un blocus à la frontière Pologne-Ukraine afin d’interdire l’accès aux camions ukrainiens vers le territoire national. Ils exigent une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Ce blocus résulte de l’augmentation dramatique de leurs coûts de production pendant que leurs silos et entrepôts sont en surcapacité et les tarifs chutent. Dès le début de 2024, le président ukrainien a interprété ce blocus frontière comme une preuve de la dégradation de la solidarité envers l’Ukraine, et a demandé des discussions avec la Pologne. Il a également déclaré que ces tensions ne servent qu’à Moscou et a critiqué l’apparition de slogans franchement favorables à Poutine.

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