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13 juillet 2024 7 h 06 min

Cinq coupables assassinat candidat présidentiel Équateur

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Le 12 juillet, cinq individus ont été condamnés à des peines sévères par le tribunal pour le meurtre de Fernando Villavicencio, un aspirant à la présidence équatorienne, qui fut abattu à Quito en août 2023 selon les rapports de l’Agence France-Presse.

La tête pensante de l’opération, Carlos Angulo, 31 ans, soupçonné d’être un membre influent d’un des gangs les plus violents de l’Equateur, a reçu une peine de 34 ans et huit mois d’emprisonnement pour avoir planifié et orchestré le meurtre de Villavicencio depuis sa cellule. Laura Castillo, qui a fourni les moyens, tels que des armes, de l’argent et des véhicules aux meurtriers colombiens qui ont exécuté Villavicencio le 9 août 2023, a reçu la même sentence.

Erick Ramírez, Víctor Flores et Alexandra Chimbo, les trois autres coupables, ont été condamnés à douze ans de réclusion pour leur rôle d’accomplices dans le crime. Cependant, cette décision de première instance peut être contestée en appel par les condamnés. Durant le procès qui s’est déroulé sous des mesures de sécurité renforcées à Quito depuis fin mai, tous les accussés ont nié collectivement toute culpabilité.

A l’extérieur du tribunal, situé dans le quartier financier de Quito, des proches et partisans de Villavicencio ont brandi des panneaux disant « Prison pour les lâches assassins » et ont montré des photos du candidat défunt.

D’après le verdict, Víctor Flores avait pour mission de protéger la moto sur laquelle se déplaçait le tueur qui a tué Villavicencio, tandis qu’Alexandra Chimbo avait pour tâche d’informer les assaillants du moment où le candidat quittait les lieux. Pour sa part, Erick Ramírez s’occupait de la logistique sur le site du meurtre.

Le candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, l’ancien journaliste Fernando Villavicencio, avait été tué d’un tir à la tête à sa sortie d’un rassemblement de campagne à Quito, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, où il était considéré comme l’un des favoris. Treize personnes avaient été blessées, y compris des policiers, des militaires et des partisans de Villavicencio.

Ce meurtre avait fortement perturbé le pays, en proie à une vague de criminalité liée au trafic de drogues ces dernières années.

Connu pour ses enquêtes, M. Villavicencio, candidat du centre, avait promis lors de sa campagne de mettre fin à la corruption qui affectait la classe politique et au trafic de drogues.

Le tueur a été tué lors d’un échange de tirs avec les gardes du corps du candidat. Six suspects arrêtés dans les heures suivant le meurtre, des complices colombiens, ont été eux-même tués en prison deux mois plus tard. Sept autres personnes ont été arrêtées depuis, dont une a été acquittée et une autre est décédée dans des conditions non précisées.

Le meurtre a été attribué au gang Los Lobos.

Carlos Angulo, identifié comme le leader du gang criminel Los Lobos basé dans la capitale équatorienne, est l’un des prisonniers. Le meurtre de Fernando Villavicencio est attribué à ce gang, considéré comme l’un des plus notoires du pays, disputant le contrôle du trafic de drogue. En dépit des accusations, Angulo s’est défendu, affirmant qu’il n’a pas été prouvé qu’il faisait partie de Los Lobos. Agé de 31 ans et exerçant le métier de maçon, il a témoigné via vidéoconférence depuis une prison à Guayaquil pendant le procès. Il était dans l’établissement pénitentiaire de Cotopaxi au moment du crime. Une enquête suggère qu’il aurait eu un appel vidéo avec trois autres suspects la veille du meurtre. Ces derniers ont entre 21 et 38 ans. Deux autres enquêtes ont été lancées par le procureur pour étudier d’éventuelles irrégularités dans l’affaire.

Fernando Villavicencio, en tant que journaliste, avait exposé plusieurs hauts fonctionnaires, y compris des partisans de l’ex-président socialiste Rafael Correa qui est actuellement en exil. Lors du procès qui a commencé le 25 juin, un témoin protégé a déclaré que la somme de 200 000 dollars avait été proposée pour l’assassinat du candidat et que des associés de Correa étaient impliqués. En dépit des allégations, l’ancien président, maintenant considéré comme un fugitif en Équateur, nie tout lien avec le meurtre.

Autrefois considéré comme un sanctuaire de tranquillité, l’Équateur est devenu l’un des principaux points de transit pour l’exportation de cocaïne vers l’Europe et les États-Unis, produite en Colombie et au Pérou voisins.

En début 2024, Daniel Noboa, qui a été désigné président fin 2023, a annoncé un affrontement contre les groupes criminels engagés dans le commerce illicite de stupéfiants.