L’Education Nationale a annoncé le vendredi 12 juillet que 85,6 % des 855 688 candidats ont réussi l’examen du diplôme national du brevet, une baisse de 3,5 points par rapport aux 89,1 % de réussite en 2023.
Les résultats détaillés révèlent une baisse plus importante dans certaines régions : l’académie de Créteil a enregistré une baisse de 8,3 points, celle de Versailles de 7,1 points, et une chute encore plus importante de 11,8 points en Guyane. Ces régions scolarisent un grand nombre d’élèves en grande difficulté scolaire, ce qui explique en partie cette baisse.
Cette régression est notamment liée à la fin d’une pratique qui était souvent peu connue, les « correctifs académiques », qui permettaient de modifier le résultat final d’une académie a posteriori. Ce mécanisme, qui était entre les mains des recteurs, permettait en réalité d’ajuster et d’uniformiser les résultats à travers le territoire, afin d’éviter qu’une académie ne chute trop fortement par rapport à une autre.
Cette disparition des correctifs académiques se ressent particulièrement dans les académies qui ont le plus de difficultés sociales. Cependant, certaines régions connaissent une baisse moins flagrante, comme Lyon, qui n’a perdu que 0,7 point, et Paris, qui a perdu 1 point, avec des taux de réussite déjà assez élevés (88,5 % à Lyon et 90,6 % à Paris).
Dans une correspondance adressée aux professeurs le 5 décembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, a évoqué la conclusion des ajustements académiques comme l’une des actions du « choc de la connaissance ». Il a soutenu l’arrêt d’une coutume qui « valorise artificiellement » les scores finaux des tests. Edouard Geffray, le directeur général de l’éducation chez les écoliers, décrivait à Le Monde comment il visait à éliminer la flexibilité qu’avaient les recteurs pour améliorer la moyenne de chaque candidat après harmonisation, par exemple en ajoutant un point supplémentaire à tous pour accroître les réussites d’une académie.
La numérisation des corrections, débutant avec la session d’examens 2022, a déclenché des protestations offusquées des correcteurs qui ont vu leurs moyennes changer après avoir entré toutes leurs notes. Edouard Geffray a confirmé que le passage à la correction numérique avait permis de repérer ces anomalies.
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