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13 juillet 2024 18 h 09 min

« Années folles: L’élégance d’Augusta Bernard »

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En 1934, Paris est marqué par les retombées du désastre financier de 1929 et l’instabilité sociale continue à augmenter. Le 6 février, la République est en péril lorsque une manifestation des ligues nationalistes dégénère en émeute. Une tension angoissante emplit la capitale. La maison de couture Augustabernard, au bord de la ruine, est forcée de fermer ses portes fin décembre. L’arrivée et le départ de la couturière ont été tout aussi soudains.

Aux années 1920, Augusta Bernard connaît une ascension fulgurante, faisant concurrence à des icônes de son temps telles que Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli et Jeanne Lanvin. Habillant l’élite de Paris, s’étendant jusqu’à New York et introduisant un sens du style avant-gardiste et minimaliste, elle est célèbre pour ses robes de soirée flottantes, d’une élégance extrême.

Pourtant, malgré l’admiration d’Azzedine Alaïa et Christian Dior, et sa contribution à l’inspiration des designers minimalistes des années 1990, elle disparaît après la fermeture de sa boutique sans jamais refaire surface. Les historiens et collectionneurs intéressés par son travail perdent toute trace d’elle. Augusta Bernard disparaît et l’histoire oublie son nom.

Née Augusta Victoria Bernard le 12 septembre 1886 à Biarritz, dans le Pays Basque, de parents tailleurs, c’est auprès de ses parents à un jeune âge qu’elle apprend la couture et développe l’œil artistique qui fera sa renommée. Elle gagne rapidement une réputation en tant que copiste, une pratique populaire à l’époque.

À l’origine, elle était acheteuse dans l’importante ville de mode et de vacances, Biarritz. Au début du 20e siècle, il était possible d’acquérir le droit de répliquer les tenues de grands couturiers et de commercialiser ces copies auprès d’une clientèle locale par le biais d’un contrat de licence, une méthode entièrement légale et une excellente façon de peaufiner son apprentissage, précise l’historien de la mode Olivier Saillard. C’est de cette façon que Cristóbal Balenciaga a commencé sa carrière à Saint-Sébastien, dans le Pays basque espagnol, en répliquant les robes de Madeleine Vionnet. Il a continué à le faire jusqu’à ce que Vionnet lui conseille de concevoir ses propres modèles, car ses réplications étaient presque parfaites. Olivier Saillard ajoute que la technique était fondamentale et un signe de haute couture à cette époque.

Après avoir acquis de l’expérience, Augusta Bernard s’est installée à Paris dans les années 1920 et y a ouvert son salon au n°3 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré en 1923. Bien qu’il s’agissait d’un pari sur l’avenir, la créatrice, alors âgée de 37 ans, n’est jamais découragée. Comme Maggy Rouff, Louise Boulanger et Elsa Schiaparelli, elle est l’une de ces femmes audacieuses qui ont décidé de créer leur propre marque après la guerre.

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