Le gouvernement britannique récemment élu a déclaré, le vendredi 12 juillet, qu’il envisage de libérer des milliers de prisonniers en avance afin de réduire la tension sur les établissements pénitenciers à l’aube de l’asphyxie. Seulement une semaine après leur prise de pouvoir, le parti travailliste se voit forcé de s’attaquer à cette crise potentiellement dévastatrice dans les prisons, qui pourraient se retrouver sans places disponibles dans quelques semaines.
Depuis le début de 2023, les prisons opèrent fréquemment à 99 % de leur capacité totale, et le 8 juillet, il ne restait que 700 places pour les hommes dans un système pénitencier conçu pour environ 84 000 détenus. « Nos prisons sont au bord du précipice », a déclaré la nouvelle ministre de la Justice, Shabana Mahmood, lors de l’annonce de cette mesure d’urgence.
« Si nous ne prenons pas des mesures à présent, notre système de justice criminelle pourrait s’effondrer et causer des troubles publics », a-t-elle ajouté, depuis la prison HMP Five Wells, au centre de l’Angleterre. « Les criminels pourraient agir à leur guise en l’absence de sanctions. Nous pourrions assister à des actes pillages, destructions de vitrines, braquages de magasins et incendies dans divers districts », a-t-elle prévenu. Charlie Taylor, l’inspecteur en chef des prisons, a déclaré que la situation est « au bord du point de rupture ».
Avec 83 755 détenus hommes pour 84 463 places, le gouvernement s’inquiète du fait qu’il pourrait ne plus y avoir de places disponibles en prison « dans quelques semaines ». Les prisons sont couramment remplies à 99 % de leur capacité depuis le début de l’année 2023.
Actuellement, selon des données fournies par le ministère de la justice, le nombre de détenus masculins s’élève à 83 755, pour 84 463 places disponibles en prison. Un nouveau plan permettra d’accorder une libération anticipée à certains détenus après avoir purgé 40% de leur peine, au lieu de la moitié précédemment requise. Toutefois, cette mesure exclut ceux condamnés à plus de quatre années de détention et ceux emprisonnés pour des crimes sexuels.
Ces révisions, annoncées vendredi dernier, seront effectives à partir de septembre, pour permettre aux services de la prison un délai suffisant pour préparer ces libérations anticipées. Le Premier ministre nouvellement nommé, Keir Starmer, a reproché aux gouvernements conservateurs précédents d’être à l’origine de cette situation.
Depuis Washington, où il a assisté à un sommet de l’OTAN ces derniers jours, il a déclaré que la négligence du gouvernement sortant avait conduit à cette crise. « Nous étions conscients de l’existence d’un problème, mais son ampleur a dépassé nos prévisions », a-t-il conclu.