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12 juillet 2024 19 h 07 min

« Reprise Combats M23, Trêve Humanitaire Rompue »

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Le vendredi 12 juillet, un conflit a émergé entre les forces d’un groupe armé local allié à l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans la région orientale de la République démocratique du Congo (RDC). Cela s’est produit malgré une prétendue « trêve humanitaire » qui devait être en vigueur jusqu’au 19 juillet, selon des sources concordantes.

Les hostilités ont commencé vendredi matin à Nyange et diverses localités voisines, à environ 70 kilomètres nord-ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Les conflits ont éclaté à la suite d’une attaque de wazalendo (groupes armés affiliés à l’armée congolaise) contre le M23, comme l’a indiqué Justin Hakiza, résident de cette zone du territoire de Masisi, à l’AFP. Les termes ont également été confirmés par le porte-parole d’une milice nyatura (groupe armé majoritairement hutu) de cette région.

Selon Safari Bindu, porte-parole du groupe armé ANCDH (Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains), « l’ennemi nous a attaqués à Nyange. Nous avons délogé les rebelles à Bibwe et ils ont tenté de prendre une autre colline ce matin », ce qui a déclenché les affrontements. Il a encore ajouté que « les combats continuent à Karumu, Luhanga et Bweru », où ses troupes sont en action.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée congolaise pour le Nord-Kivu, a reproché à l’armée rwandaise d’avoir « lancé des attaques simultanées (…) sur les positions des forces armées de la RDC et de leurs alliés dans les villages de Nyange et Mpati ».

Il a été rapporté que « près de 3 millions de personnes ont été déplacées ».

Le 5 juillet, les États-Unis ont confirmé leur acceptation d’un cessez-le-feu humanitaire de deux semaines dans le conflit opposant le gouvernement de la RDC et ses alliés à la rébellion du M23 et à l’armée rwandaise. Selon un communiqué de la Maison Blanche, le Nord-Kivu fait face à une situation humanitaire catastrophique, avec près de 3 millions de personnes déplacées. Le cessez-le-feu vise à mettre fin aux combats, permettre aux déplacés de rentrer de leur plein gré et d’assurer que les travailleurs humanitaires ont un accès sans entrave à ceux qui sont vulnérables.

Depuis la fin de 2021, le M23, soutenu par des troupes rwandaises, a réussi à prendre de larges portions du Nord-Kivu, jusqu’à encercler presque complètement la capitale provinciale, Goma. En juin, le M23 et les forces rwandaises ont conquis plusieurs villes de Lubero dans le nord du Nord-Kivu, suite à l’effondrement de l’armée congolaise et ses milices alliées. Plus tard, une cinquantaine de militaires ont été condamnées à la peine capitale pour « désertion face à l’ennemi ». En mars, Kinshasa a levé le moratoire qui avait été mis en place depuis 2003 sur l’exécution de la peine de mort.