Un autre incident tragique s’est produit dans la Manche lorsque quatre migrants ont perdu la vie près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) le vendredi 12 juillet. Ils tentaient de traverser la mer en embarquant sur un bateau pneumatique qui transportait près de 70 personnes. L’embarcation a connu des problèmes au lever du jour à cause d’un de ses flotteurs qui s’est dégonflé, selon les informations de la préfecture maritime.
Le navire de sauvetage Minck et un bateau de pêche qui étaient à proximité du lieu de l’accident sont intervenus rapidement en récupérant les passagers, dont plusieurs étaient tombés à l’eau. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) a déployé le patrouilleur Cormoran de la Marine nationale française ainsi qu’un hélicoptère basé au Touquet pour coordonner les opérations de secours, comme l’a confirmé la préfecture maritime.
Lors d’une reconnaissance aérienne, l’hélicoptère a localisé quatre individus qui étaient inanimés. Ils ont été transférés sur le patrouilleur mais malheureusement, l’équipe médicale dépêchée sur place n’a pas réussi à les réanimer et a prononcé leur décès. Ces morts s’ajoutent au nombre croissant de personnes ayant perdu la vie cette année en essayant de rejoindre clandestinement le Royaume-Uni à partir des côtes françaises, ce qui porte le nombre total de décès à au moins 19.
L’année 2024 est ainsi devenue la plus meurtrière depuis 2021, année lors de laquelle 27 migrants, majoritairement des Kurdes irakiens âgés de 7 à 46 ans, sont morts noyés dans le plus grand drame migratoire jamais connu dans la Manche. Un drone a continué à survoler la zone du drame vendredi matin pour s’assurer qu’aucun autre naufragé ne se trouvait dans les environs.
Les survivants ont été transportés au port de Boulogne-sur-Mer où les services d’urgence et la protection civile étaient déjà en place, comme l’a rapporté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). Le 23 avril, cinq migrants avaient déjà perdu leur vie près de Wimereux en essayant de traverser la Manche dans une embarcation trop chargée.
Au cours de 2024, plus de 12 000 individus sont arrivés clandestinement sur les côtes britanniques, principalement en provenance de France, d’après des statistiques britanniques officielles de mi-juin. Par rapport à la même période de l’année précédente, cela signifie une augmentation de 18%, malgré le durcissement des politiques par les gouvernements conservateurs ces dernières années. Aujourd’hui, les migrants entrant de manière irrégulière sont interdits de postuler à l’asile au Royaume-Uni.
Le risque d’être renvoyé au Rwanda, sans possibilité de retour, pesait également sur eux. Cependant, le nouveau premier ministre britannique, le Travailliste Keir Starmer, a annoncé le samedi que cette politique, jugée chère, cruelle et inefficace par son parti, était maintenant « défunte et enterrée ». Toutefois, le parti Travailliste prévoit de renforcer le contrôle de la Manche.