Le projet, surnommé « StarWars », consiste à ce que la Corée du Sud mette en place en 2024 des armements lasers destinés à abattre les drones en provenance de la Corée du Nord. C’est ce que l’agence nationale responsable de l’armement a déclaré le vendredi 12 juin.
Ces nouvelles armes lasers, alimentées électriquement, sont à la fois invisibles et silencieuses, et leur coût unitaire est approximativement de 2 000 wons (soit environ 1,30 euro) selon l’administration du programme d’acquisition de la défense (DAPA). La société Hanwha Aerospace a développé le système Block-I qui, selon Lee Sang-yoon, un représentant de la DAPA qui s’est exprimé auprès de l’Agence France-Presse (AFP), sera « opérationnellement déployé dans l’armée cette année ».
Les tensions avec la Corée du Nord persistent depuis le conflit de 1950 à 1953, qui s’est soldé par une trêve mais sans aucun traité de paix. En décembre 2022, Séoul a signalé l’intrusion de cinq drones nord-coréens, représentant le premier incident de ce genre en cinq ans. En réponse, l’armée sud-coréenne a effectué des tirs de semonce et a mobilisé des avions de chasse, sans parvenir toutefois à abattre aucun drone.
Selon un communiqué publié jeudi par la DAPA, ce système d’armes lasers « augmentera significativement la capacité du Sud à contrer les provocations des drones nord-coréens ».
D’après M. Lee, le système StarWars est une « arme du futur ». Cette technologie neutralise ses cibles utilisant un rayon laser qui est propulsé par une fibre optique. « Le laser envoie de la chaleur à une cible, comme un drone, et fait fondre sa surface » a expliqué M. Lee à l’AFP. « Les composants internes se mettent à brûler, provoquant la chute du drone ». Cependant, certains analystes pensent qu’il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité de cette arme.
« Dans le monde entier, les armes à laser n’ont pas encore été mises en service », a déclaré M. Hong Sung-pyo, chercheur à l’Institut coréen pour les affaires militaires. Il a déclaré à l’AFP que davantage de temps était nécessaire pour les tester dans des conditions réelles. Il a également souligné la portée opérationnelle limitée de ces armes.
Actuellement, les relations entre les deux Corées sont au pire niveau depuis des années, Pyongyang effectuant de nombreux tests d’armes et se rapprochant de la Russie. Le mois dernier, Séoul a suspendu un accord militaire visant à réduire les tensions et a recommencé ses exercices de tirs réels près de la frontière, à la suite de l’arrivée de ballons transportant des détritus en provenance du Nord.