Au cœur du massif des Maures, les chênes-lièges avec leur écorce dénudée à la base se distinguent parmi les oliviers et les chênes verts. Leurs écorces sont très convoitées et servent à la fabrication de vaisselle en liège et, évidemment, des nombreux bouchons pour les bouteilles de côtes-de-provence produites localement au Domaine des Campaux, qui s’étend sur 32 hectares de terre viticole. Au début du siècle dernier, une famille belge a choisi cet endroit pour y vivre. Les invités peuvent se détendre et passer du temps au bord de la piscine ou à l’ombre du châtaignier protecteur qui donne une ombre rafraîchissante à la terrasse. Le parfum du jasmin remplit l’air, les papillons dansent dans la chaleur et un sentiment de calme domine.
Cette grande demeure du XIXe siècle avec vingt fenêtres réparties sur deux étages orientées vers l’est, est soigneusement entretenue par trois générations de cette même famille. La nonagénaire Suzanne Naveau, passe ses journées à jardiner et à bricoler. Elle vit dans une petite maison accolée à la cave où se déroulent les dégustations de vin et les logements des travailleurs agricoles. Sa belle-fille Laurence Gournac-Lapinet, et sa petite-fille Joyce Naveau, s’affairent à rendre cette adresse intime et accueillante avec l’aide de leur cousin, Jean-Marc Théry-Lapiney. C’est lui qui accueille les visiteurs, prépare les repas, mais se retire après le dîner et revient pour le petit déjeuner le matin. La maison est laissée aux hôtes pour la nuit, une chance pour ceux qui y séjournent.
Suzanne Naveau raconte que la propriété que son mari et elle occupent a été acquise par le grand-père de son mari en 1934. Cette maison avait déjà une riche histoire d’accueillir des vacanciers et avant cela, servait de sanctuaire pour les moines de la chartreuse de la Verne, située non loin de là dans la montagne. Suzanne et André se sont établis dans cette demeure en 1959, laissant derrière eux leur vie passée en tant que exploitants d’une plantation de café au Congo belge, le futur Zaïre qui se transforme maintenant en République Démocratique du Congo, suite à la décolonisation.
Ils ont dû modifier de manière radicale leur mode de vie pour devenir viticulteurs. Suzanne avoue s’être sentie plus étrangère en Provence qu’au Congo, plus précisément à Goma, près du lac Kivu. Elle explique que les étrangers n’étaient pas toujours bien accueillis en Provence.
Suzanne et André ont continué à louer une partie de leur grande maison. Leur trois enfants, Philippe, Doris et Jacques, ont grandi dans cette maison. Au début des années 1990, Jacques, leur fils, décida de rénover la grande maison avec l’aide de son épouse Laurence, une décoratrice ayant une boutique à Saint-Tropez, seulement à une vingtaine de kilomètres de leur paisible demeure des Campaux.
(Note: L’article continue mais est réservé uniquement aux abonnés.)
Laisser un commentaire