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11 juillet 2024 18 h 13 min

Traoré accuse voisins déstabiliser Burkina

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Le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du régime militaire actuel du Burkina Faso, a critiqué, jeudi 11 juillet, ses voisins de Côte d’Ivoire et du Bénin. Il les a tenus pour responsables d’essayer de créer une instabilité dans son pays, augmentant ainsi les tensions diplomatiques en Afrique de l’Ouest.
Lors d’un discours qui a duré plus d’une heure et demie adressé aux « forces vives » du Burkina Faso, le Capitaine Traoré, qui est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en septembre 2022, a défini les principaux objectifs qu’il souhaite poursuivre pour les cinq prochaines années.
Il a reproché aux « impérialistes » de vouloir piller et déstabiliser le Burkina Faso, mais également à plusieurs de ses voisins d’Afrique de l’Ouest. « Nous n’avons rien contre les ivoiriens, mais nous avons un différend avec ceux qui sont au pouvoir en Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré, affirmant qu’Abidjan abrite « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina. « Nous présenterons des preuves tangibles », a-t-il promis.
En tant que fervent défenseur de la souveraineté de son pays, le capitaine Traoré, qui a rompu avec la France, accuse notamment la Côte d’Ivoire d’être toujours un partenaire fidèle de Paris. Jeudi, il a aussi pointé du doigt le Bénin, prétendant que son voisin abritait « deux bases françaises » dans sa région nord. D’après lui, ces bases constituent le « centre des activités terroristes » qui attaquent fréquemment le Burkina Faso. Ces allégations, rejetées par Paris et Cotonou, ont déjà été soulevées plus tôt cette année par le premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine.
« Nous devons exploiter nous-mêmes nos ressources minérales » a-t-il déclaré.

Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, tous gouvernés par des régimes militaires et cibles de groupes djihadistes, ont formé une confédération nommée Alliance des Etats du Sahel (AES). En janvier, ils se sont retirés de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Dans un discours prononcé jeudi, sans note, devant l’assemblée réunie dans le Palais des sports de Ouagadougou, le capitaine Traoré a abordé plusieurs sujets, y compris l’industrie minière. « Nous allons reprendre nos licences d’exploitation et exploiter nos propres minéraux », a-t-il affirmé, en parlant notamment de l’or.

Il a insisté sur la nécessité de revoir la communication concernant le Burkina Faso. « Que vous m’aimiez ou non, vous devez aimer votre pays. Nous ne permettrons pas à des Burkinabés de parler contre le Burkina Faso », a-t-il annoncé.

A la fin du mois de mai, le Burkina Faso a adopté une charte qui permet au régime militaire de rester à la tête du pays pendant encore cinq ans.