Selon les promoteurs, les réglementations contre l’avortement soutiennent-elles le principe de la pro-vie? Deux années après le choix de la Cour Suprême des États-Unis de laisser chaque état prendre sa propre décision concernant l’autorisation de l’avortement, deux études publiées en juin dans le Journal of the American Medical Association démontrent les effets potentiellement mortels des restrictions à l’IVG.
Pour évaluer ces conséquences, la situation au Texas a été analysée par quatre chercheuses américaines affiliées à l’Université Johns Hopkins (Baltimore) et à l’Université d’État du Michigan. À partir du 1er septembre 2021, le Texas – également connu sous le nom de ‘Lone Star State’ – a interdit tous les avortements après la détection d’une activité cardiaque foetale, généralement visible après six semaines de grossesse, à l’exception de « situations d’urgence médicale » non spécifiées dans le texte connu sous le nom de « SB8 ».
Les chercheuses ont constaté que la mortalité infantile a connu une hausse d’environ 13% à la suite de cette décision, comparativement à une hausse inférieure à 2% dans le reste du pays au cours de la même période. En 2022, 2 240 enfants de moins d’un an sont décédés au Texas, plus de la moitié pendant leur période néonatale, c’est-à-dire les vingt-huit premiers jours de leur vie. En 2021, 1985 décès d’enfants ont été enregistrés, une différence jugée statistiquement importante.
Augmentation des malformations congénitales.
Magali Barbieri, une démographe affiliée à l’Institut national d’études démographiques et l’université de Californie à Berkeley, souligne l’importance rigoureuse et conclusive de cette étude, même si elle n’a pas participé à sa réalisation. L’étude confirme effectivement les résultats de recherches précédentes.
Le point central de l’étude est l’augmentation marquée des anomalies congénitales chez les enfants du Texas, représentant une hausse de 22,9 % entre 2021 et 2022. Par contre, ailleurs dans le pays, on note une diminution de 3,1 %. Les anomalies congénitales, qualifiées de maladies congénitales, se manifestent dès la naissance sous forme de dysfonctionnements ou de défauts structurels dus à des facteurs tels que l’environnement, la nutrition, l’infection ou la génétique. Leurs origines restent fréquemment inexpliquées. Aux États-Unis, ces anomalies sont la première cause de décès chez les nourrissons, causant un décès sur cinq.
L’étude suggère que la législation texane a forcé beaucoup de femmes à continuer leurs grossesses une fois qu’une anomalie congénitale a été détectée, qui autrement aurait pu entraîner une interruption de grossesse. Il est à noter que cet article est incomplet et nécessite un abonnement pour accéder à sa totalité. Il reste 60,34% du contenu à lire.
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