Selon une enquête de grande ampleur réalisée par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) publiée le jeudi 11 juillet, les juifs se sentent de plus en plus mal à l’aise en Europe, face à une hausse de l’antisémitisme. Cette situation est exacerbée par le conflit au Proche-Orient, rendant difficile toute tentative d’amélioration de la situation par l’Union Européenne.
La FRA, une agence de l’UE basée à Vienne, Autriche, a réalisé une enquête en ligne entre janvier et juin 2023, impliquant près de 8 000 juifs âgés de 16 ans et plus vivant dans 13 états constituant 96% de la population juive de l’Union. C’est le troisième sondage de ce genre, après ceux de 2013 et 2018.
Le rapport indique que «96% des participants» ont vécu l’antisémitisme dans leur vie quotidienne ou sur internet dans l’année précédente. La majorité des participants sont d’accord pour dire que «la situation s’est détériorée ces dernières années», selon la présidente de la FRA, Sirpa Rautio. Elle a fait ce constat avant les attaques du Hamas en octobre 2023 et la guerre à Gaza.
Dans cette atmosphère de tension, 76% des juifs affirment qu’ils ont parfois dissimulé leur identité en Europe. C’est notamment le cas en France, avec 83% des juifs qui attestent de cette réaction. Après l’escalade de la violence entre Israël et le Hamas palestinien, la situation semble encore plus sombre, d’après des données recueillies plus récemment auprès de douze organisations communautaires juives.
La perturbation créée par le conflit entrave les avancements obtenus laborieusement, apparus suite à l’implémentation en 2021 de la première stratégie européenne de combat contre l’antisémitisme, avec une montée fulgurante des incidents en conséquence. En France, 74% des juifs pensent que le conflit influence leur sentiment d’insécurité, le pourcentage le plus grand parmi les pays interrogés. Globalement, 62% ont fait part d’un sentiment similaire, seulement 9% en Hongrie.
La perception fausse qui fait des juifs des personnages aux prises avec le pouvoir, contrôlant la finance et les médias est l’opinion la plus couramment propulsée, suivie par un rejet du droit d’Israël à exister comme Etat.
Environ 4% des participants à l’étude ont signalé être victimes d’attaques physiques antisémites, contre 2% en 2018. Six sur dix estiment que leur gouvernement n’est pas suffisamment engagé dans la lutte contre l’antisémitisme. Les associations juives subissent une charge financière croissante pour assurer leur sécurité, une responsabilité qu’elles ont souvent à gérer seules, au détriment de leur mission principale.
Laisser un commentaire