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11 juillet 2024 3 h 06 min

Mali: Junte autorise activités partis politiques

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La junte qui dirige actuellement le Mali a déclaré le mercredi 10 juillet qu’elle autorisait de nouveau les activités politiques des partis et des groupes associatifs, qui étaient suspendus depuis le 10 avril. « L’administration a décidé de mettre fin à la mesure de suspension qui touchait les partis politiques et les activités de nature politique de ces groupes », indique un communiqué du conseil des ministres, largement dominé par les militaires qui ont pris le pouvoir de force en 2020.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait initialement mis en place cette suspension, blâmant les partis pour leurs « débats infructueux » et leurs « subversions ». Il avait justifié cette mesure par le risque que ces activités politiques présentaient pour un « dialogue » national alors en cours sur l’avenir politique du Mali.
À l’époque, les partis politiques protestaient contre le maintien des colonels au pouvoir après la date du mois de mars 2024, qu’ils avaient promis de quitter pour laisser la place à un gouvernement civil suite à des élections. Les principaux partis ainsi que le reste de l’opposition avaient décidé de boycotter ce « dialogue ».
Ce dialogue a finalement eu lieu, avec la participation des partisans du régime, et a abouti en mai à des « recommandations » préconisant le maintien au pouvoir des militaires pour « deux à cinq ans » de plus, ainsi que la candidature du chef actuel de la junte à une future élection présidentielle. La junte a depuis continué à réprimer les contestataires.
Depuis la fin du mois de juin, les autorités ont incarcéré onze présidents de partis et opposants signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition, demandant à la junte de remettre le pouvoir à un gouvernement civil. Ils sont accusés de « conspirer ».
Il n’y a toujours aucune date précise pour des élections futures.

Le gouvernement a réussi à maîtriser les menaces potentielles contre la paix public en suspendant les activités des partis politiques, d’après le conseil des ministres. Pourtant, ce même conseil a annoncé que les décisions du « dialogue » seront mises en place, sans pour autant définir une date pour des élections.

En avril, ils avaient également souligné la nécessité de continuer la lutte contre les groupes armés djihadistes et les indépendantistes touareg. En 2022, alors qu’ils promettaient de quitter le pouvoir après des élections en mars 2024, les militaires n’ont pas respecté leur engagement, malgré la pression de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des sanctions sévères de cette organisation.

Depuis 2022, la junte s’est éloignée de ses alliés traditionnels, y compris la France et ses partenaires européens, pour se rapprocher de la Russie. Ils ont également expulsé la mission de l’ONU (Minusma) et renié l’accord de 2015 avec les groupes indépendantistes du Nord, jugé nécessaire pour stabiliser le pays.

Suite à ces développements au Mali, les militaires au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023 ont également pris le pouvoir. En janvier, ces trois pays, touchés par le djihadisme, ont quitté la CEDEAO et ont annoncé la création d’une confédération, samedi dernier.

La résistance au Mali est neutralisée par des actions punitives, des accusations judiciaires, la dissolution d’entités et la pression du discours prépondérant sur l’importance de l’unité autour du coup d’État.

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