Le projet abandonné de la mine de lithium de Jadar en 2022 est à nouveau opérationnel, malgré les protestations majeures. La plus haute cour de Serbie a permis jeudi 11 juillet la reprise de l’exploitation du lithium par Rio Tinto, une entreprise minière de renommée, suite à une décision gouvernementale de suspension du projet. Le gouvernement serbe avait en 2022 suspendu la licence accordée au groupe australien, une décision jugée par la Cour constitutionnelle ni constitutionnelle ni légale, selon une déclaration sur son site web.
Toutefois, la Cour a précisé que l’avenir du projet dépendait du gouvernement, à condition qu’il respecte la constitution et la loi, alors même que plusieurs centaines de militants se sont réunis devant la juridiction ce jeudi.
Découvert en 2004, le lithium de Jadar, l’une des plus grandes réserves d’Europe, pourrait produire 58 000 tonnes de carbonate de lithium par an, selon Rio Tinto. C’est assez pour produire 1,1 million de véhicules, soit 17% de la production européenne de véhicules électriques.
Toutefois, en janvier 2022, Belgrade a révoqué les licences pour le projet coûteux que l’entreprise minière espérait lancer. Ana Brnabic, la première ministre de l’époque, a déclaré que « tous les permis, résolutions et décisions liés au projet Rio Tinto » étaient « nuls ».
En dépit d’un passif chargé d’incidents écologiques, Rio Tinto n’a pas pu prouver sa capacité à maintenir la pureté de l’eau de la rivière Jadar. De plus, un fort sentiment pro-russe au sein de la population serbe a renforcé le rejet de tout plan conçu par l’Occident.
Cette conclusion découle de manifestations d’envergure à Belgrade s’opposant à la mine, considérée par les activistes comme une source constante de danger pour l’environnement de la zone agricole. Suite à la suspension des travaux en 2022, Aleksandar Vucic, le président serbe aux tendances nationalistes connu pour manipuler les enjeux géopolitiques des superpuissances, a fait part au Financial Times de la possibilité d’ouverture de la mine en 2028 si Rio Tinto fournissait des garanties suffisantes.
A la fin du mois de juin, son premier ministre, Milos Vucevic, avait déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il ne permettrait jamais à « quiconque de ruiner les rivières, les champs, les forêts, les montagnes », ajoutant toutefois que, « si la Serbie a un tel potentiel économique, qui inteŕesse l’ensemble du continent européen, cela pourrait marquer un changement non seulement sur le plan économique mais aussi politique ».
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