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11 juillet 2024 5 h 09 min

Exercice militaire Chine-Biélorussie près OTAN

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Depuis le lundi 8 juillet, des manœuvres militaires conjointes sont en cours entre la Chine et la Biélorussie, à proximité de la ville biélorusse de Brest, qui n’est qu’à 5 kilomètres de la frontière polonaise, un pays membre de l’OTAN. Ces exercices, intitulés « Eagle Assault » et prévus pour durer onze jours, ont commencé la veille du sommet de l’Alliance atlantique, qui s’est tenu à Washington du 9 au 11 juillet. Ils ont été présentés comme une réaction à l’agression extérieure perçue de l’Occident envers la Biélorussie, un allié proche de Moscou et sanctionné pour son rôle dans la guerre en Ukraine, et à la « provocation ukrainienne », a déclaré Vladimir Koupriyanyouk, le vice-chef d’état-major des forces armées biélorusses, vendredi.

D’après le ministère chinois de la défense, les militaires des deux pays auront pour mission de simuler ensemble des opérations de sauvetage d’otages et des contre-terrorisme. Les images officielles diffusées des soldats relevant du commandement théâtral du Nord chinois, débarquant des avions de transport de troupes sur une base biélorusse, suggèrent qu’il s’agit d’un déploiement d’une ampleur relativement modeste en termes d’effectifs.

Ces manœuvres militaires, se déroulant si près de la frontière de l’OTAN, portent une lourde signification symbolique et représentent un défi politique à l’attention des pays occidentaux. Elles font écho aux tentatives américaines d’intégrer de manière croissante les préoccupations liées à la Chine et à la sécurité en Asie-Pacifique dans l’agenda de l’Alliance. Ce faisant, la Chine – qui prétend être un acteur impartial dans le conflit ukrainien, malgré son absence de condamnation de l’invasion russe et son soutien matériel à l’industrie de l’armement russe – se positionne à une cinquantaine de kilomètres seulement de la frontière ukrainienne.

Quant à la Biélorussie, elle utilise ces exercices comme une manière d’intimider les pays occidentaux, mettant en évidence le pouvoir de Loukachenko d’implanter l’influence militaire chinoise au cœur de l’Europe et à la périphérie de l’OTAN, selon Valery Kavaleuski, directeur exécutif de l’Agence des affaires euro-atlantiques, basée à Varsovie. Ces manœuvres interviennent peu de temps après l’admission de la Biélorussie à l’Organisation de coopération de Shanghai, qui s’est tenue le 4 juillet à Astana, au Kazakhstan. Ses membres (Chine, Russie, Inde, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan, Biélorussie) prônent une perspective mondiale « multipolaire », en opposition à l’unilatéralisme américain.

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