Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) de la Place Beauvau a publié une étude le mercredi 10 juillet révélant une augmentation de 64% des victimes d’escroqueries sur les huit dernières années. Ces arnaques prennent diverses formes, allant de contribuer à de faux conseillers bancaires, annonces frauduleuses à des escroqueries amoureuses.
Une escroquerie, définie comme un acte trompeur visant à persuader une personne de céder volontairement de l’argent ou des biens, est un délit. En 2016, lors de la création de statistiques sur ce type d’infraction par le SSMSI, 250 900 plaintes avaient été enregistrées par la police et la gendarmerie. Huit ans plus tard, en 2023, ce chiffre a atteint 411 700 plaintes, soit une augmentation annuelle d’environ 7%.
En revanche, les fraudes liées à l’utilisation de chèques sont en chute libre. Le nombre de victimes ayant porté plainte pour falsification ou contrefaçon de chèques a été réduit de moitié entre 2016 et 2023, passant de 34 100 à 16 900. Cette baisse est imputable à la diminution de l’utilisation des chèques comme moyen de paiement, de 2,1 milliards de transactions en 2016 à 1 milliard en 2022.
L’étude a également révélé une disparité d’âge parmi les victimes. En 2023, près de la moitié des victimes d’escroqueries étaient âgées de 25 à 54 ans. Cependant, leur proportion a légèrement diminué au cours des huit dernières années, au profit des victimes plus âgées. Les plus de 65 ans représentaient environ 19% des victimes en 2016, contre 23% en 2023.
Il a été observé dans le rapport que les forces de l’ordre, police et gendarmerie, sont plus souvent confrontées à des cas d’escroqueries dans les régions à forte densité de population. Par exemple, entre 2016 et 2023, chaque année, un peu plus de 0,75 % des habitants de Paris et des Hauts-de-Seine ont rapporté des actes d’escroquerie, par opposition à moins de 0,28 % en Guyane et à La Réunion.
Cependant, ces statistiques ne donnent qu’une image partielle de l’étendue réelle de ces actes criminels, car toutes les personnes lésées ne portent pas forcément plainte. L’augmentation du nombre de plaintes peut cacher une fluctuation de la tendance des victimes à porter plainte. Cela pourrait être influencé par la mise en place récente de deux plateformes en ligne : Perceval et Thesee, qui facilitent respectivement les signalements et le dépôt de plaintes. Le service du ministère de l’intérieur explique que « Perceval pourrait entraîner une diminution du nombre de plaintes déposées, le simple signalement pouvant suffire pour obtenir réparation en cas de fraude à la carte bancaire », tandis que Thesee pourrait provoquer une augmentation du nombre de plaintes.
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