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10 juillet 2024 16 h 06 min

Tinubu cherche formule magique économie Nigeria

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Aliko Dangote, le magnat nigérian le plus prospère et l’homme le plus riche d’Afrique, maintient une attitude positive face au climat économique du Nigeria. Le 4 juillet, il s’est adressé à un petit groupe de journalistes, assurant que l’économie pourrait se remettre en quelques mois et qu’ils étaient sur la bonne voie.

Dangote, à la tête d’un groupe d’entreprises dans les domaines du ciment, de la farine et des hydrocarbures, est membre d’un nouveau conseil de coordination économique qui soutient le président du Nigeria, Bola Tinubu. En parallèle à la création de ce comité d’experts, le président a dévoilé une initiative massive de 2 000 milliards de nairas (1,2 milliard d’euros) dans le but de stimuler la croissance économique.

Néanmoins, malgré les affirmations optimistes de Dangote, le Nigeria est confronté à une crise d’intensité notable. Il y a deux ans, le Nigeria était l’économie la plus puissante du continent. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), d’ici à 2024, son produit intérieur brut (PIB) sera si réduit qu’il occupera la quatrième place, derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Algérie. La monnaie du pays, le naira, a chuté de 70% face au dollar en un an. De plus, l’inflation atteint son sommet en près de 30 ans, à 34% en mai, les prix alimentaires augmentent plus rapidement, ce qui empêche des millions de Nigérians de manger suffisamment.

Certaines contraintes structurelles entravent les choses. Des routes en mauvais état et l’insécurité qui sévit dans de nombreuses régions du pays impactent gravement la production et la distribution de produits agricoles. Depuis des années, les foyers et les entreprises sont confrontés à des infrastructures défaillantes et à une alimentation électrique très précaire.

Cependant, les problèmes se sont intensifiés face aux réformes entreprises par le président Tinubu, depuis qu’il a pris ses fonctions en mai 2023. Parmi elles, la suppression partielle des aides au carburant et la libération du taux de change du naira, accompagnée de multiples dévaluations. Ces mesures sévères ont fortement diminué le pouvoir d’achat au sein du pays le plus densément peuplé du continent, comptant près de 220 millions de résidents.

M. Tinubu affirme avoir pris ces mesures dans le seul but de rectifier des anomalies du marché qui entravaient l’investissement et la croissance. « L’économie avait besoin d’une intervention chirurgicale rapide pour ne pas sombrer dans le chaos, comme cela a pu être le cas au Zimbabwe et au Venezuela », a argumenté un de ses principaux conseillers, Bayo Onanuga, en mi-juin.

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