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Nouvelles sorties cinéma: « Here », « Saravah »…

Cette semaine, en salle, vous pouvez vous perdre dans Bruxelles, découvrir un concert improvisé filmé à Rio de Janeiro en 1969, avec des chanteurs célèbres, vous plonger dans un suspense en huis clos dans une cellule de prison danoise ou revivre le chef d’oeuvre restauré de Manoel de Oliveira, Val Abraham (1993), d’une beauté et d’une cruauté exceptionnelles.

A ne pas oublier
Voici un regard sur « Here », une vue de Bruxelles à travers le lens de la mousse végétale. Le visage changeant et insondable de Bruxelles inspire Bas Devos, un réalisateur belge, qui utilise ce décor pour nourrir ses récits minimalistes axés sur les vies invisibles et périphériques. Son dernier film suit ce même modèle, commençant au moment des vacances d’été dans les chantiers de construction.

Stefan (Stefan Gota), un travailleur de la construction d’origine roumaine, se prépare à rentrer chez lui. Dans les jours qui précèdent son départ, il explore la ville en long, en large et en travers. À mi-course, le récit pivote subtilement pour se focaliser sur Shuxiu (Liyo Gong), une chercheuse d’origine chinoise qui se spécialise dans l’étude des mousses végétales. Malgré l’absence de lien entre les deux personnages, le montage dépeint leurs deux expériences de cette ville cosmopolite, marquées par le croisement de différentes trajectoires mondiales.

Bas Devos adopte une approche cinématographique basée sur des plans fixes, qui ne développe pas tant un scénario qu’il ne explore des espaces. Son intérêt se porte sur Bruxelles, plus précisément sur les frontières où l’urbanisme fait place à la nature, là où la ville semble s’ouvrir sur son aspect naturel. La direction n’aura d’autre but que de rechercher une passerelle entre le cadre urbain et les havres de nature, voire d’observer les interférences entre ceux-ci. Parmi ses œuvres, on trouve « Ici », un film belge avec les acteurs Stefan Gota, Liyo Gong, Cédric Luvuezo (1h22).
« Saravah » est un document merveilleux sur la musique brésilienne. Ce type de films, il en est qui font un bien fou, semblable à une photo du passé qui parvient à ne rien immobiliser mais qui renvoie seulement quelques morceaux d’un moment idéal. Ces instants enchanteurs, entouré de musiciens et de chanteurs brésiliens, ont été capturés par Pierre Barouh (1934-2016) dans son film Saravah (1969), son premier long-métrage, tourné sur le vif pendant le carnaval de Rio de Janeiro lors de l’hiver 1969. Pendant près de cinquante ans, le film a subi des diffusions « clandestines » et n’a pas été projeté en salle, avant d’être restauré récemment. Il s’agit d’une lecture réservée à ses abonnés, dont 81,47% de l’article reste encore à lire.

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