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« Manœuvres d’Orban: Symptôme de désorganisation occidentale »

Viktor Orban a laissé tout le monde bouche bée lorsqu’il a décidé de se consacrer aux efforts de paix dès les premiers instants de la présidence hongroise du Conseil de l’UE, en visitant en premier lieu Kiev, puis Moscou et Pékin, en faisant une escale en Azerbaïdjan. S’agit-il d’un mouvement stratégique astucieux de la politique magyare? Ou est-ce une idée innovante du mouton noir de la famille européenne? Ou peut-être une tentative de médiation en sous-main entre des autocrates qui partagent une compréhension mutuelle?

Malheureusement, aucune de ces suppositions ne s’est révélée exacte. La prétendue ‘Mission pour la Paix 3.0’, pompeusement mise en avant dans des vidéos style Top Gun publiées par Orban après chaque visite, a fini par échouer miserablsement le 8 Juillet, lorsqu’elle a subi une défaite majeure à Kiev, transformant ainsi le ‘Top Gun’ en un ‘imbécile utile’.

A peine le Premier ministre hongrois avait-il plaidé pour sa vision de la paix en Ukraine au Kremlin, que Vladimir Poutine a lancé une pluie de missiles destructeurs sur ce pays, qu’il a torturé pendant une décennie. A Kiev, un missile de croisière a détruit une infrastructure équivalente à l’hôpital Necker à Paris et un autre a touché une maternité, entraînant la mort de 27 personnes, dont plusieurs enfants.

Il y a un manque évident de leaders passionnés

A Bruxelles, comme à l’accoutumée, la réponse à ce nouvel acte répréhensible d’Orban a été plutôt tiède, tout en soulignant qu’Orban n’avait aucune autorité européenne à son actif. Pourtant, il se présente comme un simple chef d’État – « Je ne gouverne qu’un pays de dix millions de personnes », comme si beaucoup de pays européens n’en avaient pas moins de cinq millions, et comme si ses vidéos ‘Peace Mission 3.0’ ne s’achevaient pas avec le logo de la présidence de l’UE.

Les Polonais en ont assez et sont moins réservés que leurs homologues des anciens États membres de l’UE. Ils expriment ouvertement leur regret de ne pas avoir empêché la présidence hongroise, dont ils devront prendre la relève en 2025. À Varsovie, l’impatience grandit et une réunion des vingt-sept ambassadeurs de l’UE a été convoquée le mercredi 10 juillet pour discuter du problème hongrois.

La question se pose : que faire de Viktor Orban ? Daniel Hegedüs, un chercheur du think tank américain The German Marshall Fund, suggère sur le réseau social X une solution pour mettre fin à la présidence rotative de l’UE sans enfreindre les traités.

Cependant, Viktor Orban a encore quelques astuces. Il a récemment formé, avec les membres de son parti, Fidesz, un groupe au Parlement européen nommé Patriotes pour l’Europe. Celui-ci a été rejoint par les députés du Rassemblement national (RN) à l’issue du second tour des élections législatives françaises et sera dirigé par Jordan Bardella. Ce groupe d’extrême droite est devenu la troisième force au Parlement de Strasbourg, reléguant le groupe centriste Renew Europe à la cinquième place, derrière un autre groupe d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien.

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