Le ministre israélien Amichai Chikli, reconnu pour être un lien entre le gouvernement israélien et les groupes de droite radicale en Europe, a provoqué une certaine irritation au sein de l’Elysée lors des élections législatives françaises. En tant que responsable des relations avec la diaspora juive, M. Chikli a exprimé son soutien envers le Rassemblement national (RN) et exprimé le souhait de voir Marine Le Pen accéder à la présidence un jour.
Au cours d’un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou le 2 juillet, le président Macron a condamné ces ingérences dans la campagne électorale comme étant « inacceptables ».
Cet appel a été dévoilé le mardi 9 juillet par le journaliste Barak Ravid du site d’actualités israélien Walla, une information corroborée par des sources diplomatiques israéliennes et françaises auprès du Monde. En ligne, fin juin, M. Chikli avait relayé une vidéo de Jordan Bardella, président du RN, affirmant que la « solution à deux Etats » et l’apparition d’une Palestine indépendante aux côtés d’Israël avaient été rendues obsolètes sur le champ suite aux attaques et aux atrocités du Hamas le 7 octobre [2023].
Par la suite, le 1er juillet, ce ministre qui est également en charge de la lutte contre l’antisémitisme, avait déclaré à la radio Reshet Bet que l’élection de Marine Le Pen comme présidente en France serait bénéfique pour Israël. Il a aussi estimé que M. Nétanyahou partageait son avis. Le Premier ministre n’a pas encore réagi publiquement à ces propos.
La requête de prendre un pas en arrière et de modérer la critique envers Le Pen semble être tombée dans l’oreille d’un sourd chez Chikli selon une source diplomatique israélienne. Israel Katz, le ministre des affaires étrangères, réitérait le 7 juillet sur le réseau X qu’Israël n’intervient pas dans les élections françaises et respecte les institutions démocratiques françaises.
Suites à ses propos, Chikli critiqua implicitement Jean-Luc Mélenchon le soir même, qualifiant ce dernier de détractor latent d’Israël, qui n’a ni dénoncé les incidents du 7 octobre, ni classé le Hamas comme une organisation terroriste. Chikli, jeune ministre du Likoud, le parti de Nétanyahou, enfonce le clou le jour suivant en accusant Emmanuel Macron d’avoir abandonné la communauté juive. Il regrette encore une fois l’absence du président à la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre 2023.
Contrairement à la politique israélienne officielle, Chikli n’écarte pas les partis d’extrême droite avant qu’ils accèdent au pouvoir et donne la préférence aux opinions des communautés juives locales. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a appelé à lutter contre le RN et La France insoumise. Malheureusement, aucune réponse n’a été obtenue des bureaux du premier ministre ou de celui de Chikli.
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