Maxence, un étudiant de 20 ans en sociologie à l’université de Montpellier, exprime son inquiétude quant à payer son loyer pendant les mois d’été où son allocation de 179 euros est interrompue. Issu d’un milieu social modeste, Maxence n’a aucune aide financière de ses parents et doit donc prendre des emplois d’été, comme chauffeur-livreur ou caissier, pour subvenir à ses besoins.
En 2023, il avait occupé un poste dans une usine de production de boîtes alimentaires en plastique, travaillant en rotations de huit heures pour permettre une production constante 24 heures par jour. Cette expérience n’était pas nouvelle pour lui, car son père et son oncle avaient également travaillé dans une usine.
Pendant deux mois, Maxence manipulait des boîtes alimentaires chaudes, ce qui lui a causé de nombreuses microcoupures sur les mains faute de porter des gants. Ses collègues lui en prêtaient lorsqu’il devait retirer des bouts de plastique coincés dans les machines.
De plus, Maxence et ses collègues ont enduré des températures atteignant près de 40 degrés Celsius dans les vieux bâtiments mal isolés. On leur suggérait de porter seulement de sous-vêtements sous leurs combinaisons, bien que cela posait des problèmes de sécurité. Les contrats étaient souvent signés en retard et renouvelés toutes les deux semaines.
Cet été, en attente d’une réponse de l’agence d’intérim, Maxence travaillera comme livreur Uber Eats.
Selon une enquête réalisée par l’Observatoire national de la vie étudiante en 2023, Maxence figure parmi les 56% d’étudiants qui travaillent pendant les vacances scolaires. De ce groupe, 28% travaillent uniquement pendant l’été. La sociologue de l’université Paris-Dauphine, Elise Tenret, souligne que la situation des étudiants a beaucoup changé en raison de l’augmentation du nombre d’étudiants. Il y a une croissance significative du nombre d’individus qui ont besoin de travailler, avec différents profils s’ajoutant au mélange. L’insécurité financière et l’escalade du coût de la vie sont d’autres facteurs clés dans cette tendance. Les jeunes qui doivent travailler tout en poursuivant leurs études sont globalement défavorisés.
L’enjeu majeur consiste à obtenir un contrat d’emploi pendant l’été, une entreprise qui tend à être compliquée, selon les étudiants interrogés. La CFDT sur son site web, souligne les problèmes potentiels liés aux emplois d’été, y compris les difficultés liées à la recherche de logement saisonnier et le non-paiement des heures supplémentaires. Seuls 62,1% de cet article est maintenant accessible, le reste étant réservé aux abonnés.