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10 juillet 2024 20 h 10 min

« Gel adhésion Géorgie à l’UE »

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En décembre 2023, la Géorgie avait fait preuve d’un enthousiasme débordant après avoir enfin reçu le statut de candidat officiel pour l’Union européenne, une réalisation longtemps espérée après un rejet initial. Cependant, en juillet de l’année suivante, l’euphorie s’est évaporée. L’ambassadeur de l’UE en Géorgie, Pawel Herczynski, a annoncé le 9 juillet que le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE avait été momentanément suspendu.

Cette décision a été prise lors de la dernière réunion du conseil européen à Bruxelles, les 27 et 28 juin. Elle est due à l’approbation d’une loi controversée sur « l’influence étrangère », promulguée en juin. Modelé sur une loi russe de 2012, cette loi provoque le silence des médias indépendants et de la société civile. Elle indique également un pivot géopolitique sans précédent depuis l’indépendance de cette ancienne république soviétique, qui dévie de l’Europe et se rapproche dramatiquement de la Russie, son adversaire traditionnel. Des dizaines de milliers de citoyens ont protesté pendant des semaines contre cette loi, sans succès. Les mises en garde de Bruxelles et de Washington ont également été ignorées. Les conclusions des 27 ont condamné ce « recul », qui « a effectivement mis un terme au processus d’adhésion ».

Les chefs de l’Union Européenne ont exprimé leur préoccupation à l’égard de la Géorgie, demandant aux dirigeants du pays d’éclaircir leur position actuelle qui menace leur potentiel d’adhésion à l’UE. Ils ont aussi fermement demandé l’arrêt des menaces et des violences à l’encontre des acteurs de la société civile, leaders politiques, militants et journalistes.

En lien avec un rapprochement surprenant avec Moscou, le processus d’adhésion de la Géorgie a été suspendu « de facto » et un financement de 30 millions d’euros, initialement prévu pour le ministère de la défense de la Géorgie en 2024, a été suspendu. Pawel Herczynski, l’ambassadeur de l’UE, a annoncé que d’autres mesures suivraient. Il a aussi expliqué que l’UE limitera leur soutien direct au gouvernement géorgien et cherchera à rediriger leur soutien vers la société civile et les médias. Il a exprimé sa déception face à l’état actuel des relations entre l’UE et la Géorgie qui auraient pu atteindre des sommets inégalés.

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