L’annonce du démantèlement d’un vaste réseau de faux comptes, attribué aux services secrets russes (FSB) par le département de justice des États-Unis, a été faite le mardi 9 juillet. Une enquête menée par le FBI, en coopération avec plusieurs nations, a révélé près d’un millier de ces comptes utilisés pour véhiculer la propagande russe non seulement aux États-Unis, mais également en Allemagne, en Pologne, en Espagne, en Israël et en Ukraine. C’est ce que révèle une note de la section cybersécurité de l’agence.
Selon les informations fournies par les enquêteurs américains, le projet d’une « ferme à trolls » a vu le jour en 2022 au sein de la chaîne de télévision Russia Today (RT). Pour ce faire, un logiciel a été mis au point, dont le but était de générer des profils fictifs sur divers médias sociaux. Néanmoins, vers 2023, le projet aurait été repris par les services de sécurité intérieure russe selon une autre source américaine. En effet, des membres de l’équipe RT ayant participé à la mise en place de cette « ferme à trolls » auraient rejoint une entité créée par le FSB. L’objectif serait d’utiliser cet outil nouvellement créé comme instrument de propagande pour promouvoir les intérêts du Kremlin.
Le FBI explique dans sa note le fonctionnement courant d’un logiciel dédié à la création et à la gestion de faux comptes sur les réseaux sociaux. D’après les enquêteurs, la plateforme utilise une intelligence artificielle pour générer des images de profils et pour établir des standards de comportements ou de publications pour les comptes et groupes de comptes.
Jusqu’à présent, le logiciel développé par RT ne pouvait être compatible qu’avec X, alors que généralement, de tels outils ont pour but de créer et de gérer plusieurs comptes sur différents réseaux sociaux simultanément. Un exemple notable est un projet entrepris pour le FSB dans les années 2010 par l’entreprise russe privée Vulkan.
Ces comptes fictifs, propageant la rhétorique de la propagande russe auprès d’un public international, ont-ils été véritablement efficaces ? Aucune estimation de l’impact réel de cette fabrique à trolls n’a été fournie par les autorités américaines, malgré le fait que les réseaux de robots ont généralement du mal à susciter des réactions « authentiques » des internautes. Les quelques captures d’écran dévoilées par le département de la justice ne montrent aucun contenu viral, seulement quelques tweets qui ont engendré des dizaines ou des centaines de vues.
D’après les documents judiciaires, certaines erreurs commises par les auteurs de ce réseau de comptes témoignent d’un certain niveau d’amateurisme : les autorités ont identifié un millier de faux profils créés en utilisant seulement deux noms de domaine qui ont été spécialement créés pour générer un grand nombre d’adresses e-mail. Ces derniers ont été saisis par la justice américaine. Ce système facilita la détection de toute tentative d’influence en ligne par les grandes plateformes.
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