Le dimanche 7 juillet, à Bruxelles, des milliers de diplomates et d’officiers travaillant pour des institutions européennes ont reçu des messages félicitant la France. Le Rassemblement national (RN) avait été dépassé à l’Assemblée nationale par le Nouveau Front populaire et Ensemble, plongeant le RN à la troisième place. Pascal Canfin, un député européen macroniste, a souligné que l’UE aurait pu être paralysée si le RN, avec ses partenaires italiens, hongrois, slovaques et néerlandais, avait réussi à bloquer les décisions de l’UE.
Cependant, la situation politique française reste source de préoccupation pour les Européens. Yves Bertoncini, un expert des questions européennes et professeur à l’Ecole supérieure de commerce de Paris, a indiqué que la crise actuelle en France est différente de celle précédente. En effet, malgré le fait que le RN ait gagné plus de sièges au Palais-Bourbon, il n’y a pas de majorité claire, la France entre dans une ère d’incertitude. Dans un an, Emmanuel Macron pourrait dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale. Fabienne Keller, une députée (Renouveler) européenne, a exhorté la France, qui n’a pas une tradition de compromis, à emprunter une feuille du livre du Parlement européen, où ils ont l’habitude de travailler sur la base de compromis parmi toutes les forces, de la droite à la gauche sociaux-démocrates.
Selon le Ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, malgré les différentes opinions des Républicains (LR) et du Parti Socialiste (PS) sur certains sujets, leurs points de vue convergent en ce qui concerne la politique commerciale, l’industrie, la défense et l’Ukraine. Ceci pourrait permettre à la France de maintenir son influence sur l’échiquier européen. Cependant, il existe un thème clé de division que même un gouvernement technique ne pourrait gérer tant qu’il est crucial pour le pays : le retour à une situation financière saine et la durabilité de notre modèle social, selon les précisions de Pascal Canfin.
La menace d’une crise économique plane toujours. Avec un déficit et une dette respectivement estimés à 5,5% et 110,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2023, la France doit se préparer à se soumettre à une procédure européenne pour déficit excessif dans les prochains jours. Au plus tard le 15 octobre, elle devra soumettre à la Commission son plan pour respecter les critères de Maastricht. Ces derniers stipulent que le déficit budgétaire ne doit pas dépasser 3% du PIB national et que la dette publique ne doit représenter plus de 60% du PIB.
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