Les futurs médecins en Inde sont furieux suite à un scandale de tricherie lors de l’examen d’entrée hyper compétitif aux écoles de médecine de premier cycle. Après des mois et même des années de préparation intense, environ 2,4 millions d’élèves ont passé l’examen le 5 mai, en espérant obtenir l’une des 110 000 places disponibles. Cependant, lorsque les résultats ont été annoncés le 4 juin, un nombre inhabituellement élevé de scores parfaits a déclenché des doutes.
Près de soixante-dix étudiants ont obtenu le score parfait de 720/720, une réalisation presque inimaginable vu la difficulté de l’examen. L’année précédente, seulement deux candidats avaient atteint ce niveau. Ces scores ont déclenché des accusations de tricherie et ont créé une tempête de protestations. Des milliers d’étudiants ont protesté, exigeant l’annulation de l’examen, et les partis politiques de l’opposition ont soulevé la question au Parlement. “Je promets aux jeunes de notre pays : ce gouvernement ne laissera pas impunis ceux qui vous trompent et vous escroquent”, a déclaré le Premier ministre indien, Narendra Modi, le 3 juillet.
En réponse à l’indignation publique, l’enquête a été confiée au Bureau Central des Investigations, le « FBI indien ». Certains candidats ont affirmé qu’on leur avait promis l’accès aux questions en échange de 3 millions de roupies (environ 33 000 euros). Plusieurs personnes ont été arrêtées depuis, accusées d’appartenir à un « gang de fraudeurs » qui révélait les réponses aux questions à l’avance dans cinq États.
Le litige a fait son chemin jusqu’à la plus haute cour de justice du pays. Le lundi 8 juillet, la Cour suprême a étudié les plaintes de plus de trente prétendants demandant la restructuration des examens. « Près de trois millions d’étudiants subissent maintenant une pression mentale inimaginable, des problèmes d’argent et une incertitude éducative », a déploré le politologue Pratap Bhanu Mehta dans une colonne publiée le 25 juin par le quotidien anglais The Indian Express.
Aucun test n’est à l’abri
De nombreux autres examens ont été annulés ou repoussés. Le test pour devenir professeur universitaire, passé par 900 000 candidats, a été disqualifié le 19 juin. Cette fois, les sujets auraient été trouvés sur le dark web et diffusés via le service de messagerie instantanée Telegram.
La triche en masse est courante en Inde. En mars 2015, des photos montrant des proches de candidats agrippés aux murs d’un centre d’examen pour leur souffler les réponses à travers les fenêtres ont fait le buzz dans tout le pays et ont entraîné plus de mille arrestations. Une autre photo de futurs militaires passant leur examen en sous-vêtements, leur copie sur les genoux pour les empêcher de tricher, a fait la une des journaux en 2016. Une université du Karnataka a demandé, en 2019, à ses étudiants de porter des boîtes en carton sur la tête pour les empêcher de tricher. Les médias locaux raffolent de ces histoires.
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