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Washington n’attend aucun changement avec l’Iran

Suite à la victoire du réformiste Massoud Pezeshkian lors des dernières élections, les États-Unis ont exprimé, le lundi 8 juillet, qu’ils n’anticipaient aucun bouleversement dans leurs rapports avec l’Iran. Ils ont en outre minimisé la possibilité d’une relance du dialogue avec leur adversaire de longue date. Matthew Miller, représentant du Département d’État américain, a communiqué aux médias que « nous n’anticipons absolument pas une transformation majeure dans la direction politique de l’Iran suite à cette élection ». Selon lui, l’Ayatollah Ali Khamenei, le chef d’État, demeure le décisionnaire suprême en Iran. Miller poursuit en expliquant qu’il serait bien accueilli, si le nouveau président avait l’autorité pour contenir le programme nucléaire iranien, cesser de financer le terrorisme et mettre fin aux activités déstabilisatrices dans la région. Cependant, il a ajouté, « il va sans dire que nous n’anticipons absolument pas une telle évolution ».
En réponse à une question sur la possibilité pour les Etats-Unis de renouer le dialogue diplomatique avec Téhéran après l’élection de Pezeshkian, Miller a affirmé : « Nous avons toujours soutenu que la diplomatie est le moyen le plus adéquat pour obtenir une solution réelle et durable concernant le programme nucléaire de l’Iran. »
Cependant, du côté de la Maison Blanche, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a réfuté catégoriquement cette idée, répondant par un « non » catégorique à la question de savoir si les États-Unis reprendraient les négociations sur le dossier nucléaire avec l’Iran. « Nous allons observer ce que ces individus ambitionnent d’accomplir, mais nous n’anticipons aucun changement comportemental de la part de l’Iran », a conclu Kirby.

Lors de son investiture à la présidence en 2021, Joe Biden avait manifesté son désir de réintégrer l’accord nucléaire iranien de 2015, un accord qui avait été signé sous la présidence de Barack Obama mais abandonné par Donald Trump, son successeur. Cependant, les pourparlers entre Washington et Téhéran, facilités par l’Union européenne, n’ont pas abouti, principalement en raison d’un désaccord concernant l’ampleur du retrait des sanctions américaines imposées à l’Iran.
Depuis la révolution islamique en Iran en 1979, les relations entre les deux nations n’ont cessé de se tendre, une situation qui s’est encore aggravée depuis le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas – financé et soutenu par l’Iran – a attaqué l’allié américain, Israël.
Le Hezbollah bénéficie du soutien de Massoud Pezeshkian.

Lors de sa prise de parole le lundi, Massoud Pezeshkian a accentué le fait que son pays apporte son soutien au Hezbollah libanais, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis. Il a critiqué les « stratégies de guerre et criminelles » d’Israël envers les Palestiniens et les autres populations de la région. « L’Iran a constamment appuyé la résistance des peuples de la région face au régime sioniste illégitime », a affirmé M. Pezeshkian en faisant allusion à Israël, dans une déclaration adressée à Hassan Nasrallah, le leader du mouvement libanais influent, et relayée par l’agence de presse nationale IRNA. « Soutenir la résistance est fondamental dans les politiques de la République islamique d’Iran », a ajouté le réformiste, vainqueur de l’élection présidentielle contre l’ultraconservateur Saïd Jalili samedi passé. Il a exprimé sa foi dans le « mouvement de résistance » pour empêcher Israël, l’ennemi juré de l’Iran, de poursuivre ses « stratégies de guerre et criminelles » envers la Palestine et d’autres peuples de la région.
Nasser Kanani, le porte-parole de la diplomatie iranienne, avait précédemment affirmé que la République islamique « ne manquera pas de soutenir le peuple libanais et sa sécurité lorsque le moment sera venu ». Il a ajouté: « Le régime sioniste doit se rendre compte des répercussions de toute action téméraire dans la région, surtout en ce qui concerne le Liban ».
Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, se livrent à des échanges de tirs presque quotidiens des deux côtés de la frontière entre Israël et le Liban depuis le commencement de la guerre à Gaza, ce qui fait craindre le début d’un nouveau conflit régional.

La mort tragique du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai a entraîné l’avancement des élections présidentielles initialement prévues pour 2025. Suite à l’élection de M. Pezeshkian, il a été félicité par M. Nasrallah qui a rappelé l’importance du soutien irréfutable de Téhéran aux groupes « résistants » de la région. Cependant, pour le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, le résultat de cette élection traduit une exigence manifeste de changement et d’opposition de la part du peuple iranien.

D’un autre coté, on note que le 13 Avril, l’Iran a orchestré une attaque sans précédent utilisant des drones et des missiles contre Israël. Selon eux, il s’agissait d’une « légitime défense » en réaction à l’attaque qui a détruit leur consulat à Damas le 1er avril et couté la vie à sept de leurs militaires dont deux hauts gradés. Pour l’instant, Israël n’a pas confirmé ni démenti son implication dans ce bombardement.

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