En cohérence avec les engagements de son parti, le chef du Parti travailliste et nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, a fait une annonce importante le 6 juillet lors de sa première conférence de presse à Downing Street. Il a confirmé, sans surprise, que la politique d’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda allait être abandonnée.
L’accord signé avec Kigali, initialement initié par l’ancien Premier ministre britannique conservateur Boris Johnson, a été vivement critiqué. Starmer a souligné que cette politique n’aurait pas pu avoir un effet dissuasif, compte tenu que moins de 1% des « small boats » (embarcations précaires atteignant les côtes britanniques) étaient concernées.
Le partenariat annoncé il y a deux ans et demi a mené à l’expulsion volontaire de seulement quatre personnes vers le Rwanda. Son efficacité a été grandement limitée par plusieurs recours judiciaires. Il a notamment été déclaré illégal par la Cour Suprême en fin d’année 2023, car le Rwanda fut jugé comme une destination « non sûre » pour les demandeurs d’asile. Les juges considéraient que ces derniers risquaient d’être renvoyés vers leur pays d’origine.
Malgré la décision de la plus haute cour de justice du pays, le gouvernement conservateur précédent souhaitait faire passer une loi (la « Safety of Rwanda Bill »), affirmant que le Rwanda était un endroit sûr. Trois mois plus tard, il apparaît que même si cette loi controversée avait été adoptée, elle n’aurait probablement pas pu empêcher tous les recours des demandeurs d’asile, notamment ceux invoquant des situations personnelles.
Enfin, au sujet de la lutte contre les passeurs.
La décision confirmée d’abandonner cette politique, qualifiée de cruelle par les groupes de défense des migrants, est un soupir de soulagement pour les dizaines de milliers d’individus qui sont arrivés au Royaume-Uni ces deux dernières années et qui étaient supposés être renvoyés au Rwanda. Quels sont les plans du Parti travailliste au pouvoir pour remplacer l’accord avec Kigali, puisque le parti, tout comme les conservateurs, s’est engagé à limiter l’immigration légale et illégale ?
Yvette Cooper, 55 ans, la nouvelle ministre de l’intérieur, une députée très expérimentée qui a déjà été ministre sous Tony Blair et Gordon Brown, a révélé dès le 7 juillet les grandes lignes de son programme. Pour empêcher le flux de small boats (au 26 juin, 13 195 individus avaient franchi la Manche à bord de ces embarcations fragiles depuis le début de l’année d’après la BBC), elle envisage de concentrer ses efforts sur la lutte contre les passeurs et de mettre en place une nouvelle organisation, le Border Security Command (« force de sécurité frontalière »), composée d’inspecteurs de police équipés de pouvoirs antiterroristes, à définir dans une future loi.
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