Le mardi 9 juillet, trois migrants ayant fait appel à la justice britannique contre leur déportation au Rwanda ont eu leur affaire classée. Cela fait suite à la décision du nouveau Premier ministre, Keir Starmer, d’abandonner ce projet de déplacement controversé.
Initialement, leur appel devait être examiné à partir de mardi devant la Cour suprême de justice à Londres. Cependant, l’audience qui était prévue pour durer au moins quatre jours a été brièvement conclue en à peine une heure. James Eadie, l’avocat du ministère de l’Intérieur, a confirmé que les appels étaient désormais « entièrement résolus ».
Il a en outre ajouté que les demandes des migrants seraient traitées conformément à la nouvelle politique d’asile du gouvernement. C’est important à noter que cette politique ne permet pas les déportations vers le Rwanda.
Après sa victoire aux élections législatives et sa prise de fonction en tant que Premier ministre le vendredi précédent, Keir Starmer a de suite confirmé la cessation du projet conservateur d’expulser des immigrants illégaux au Rwanda depuis les côtes anglaises. Lors d’une conférence de presse le samedi, il a déclaré que le projet est désormais « mort et enterré ».
Le Premier ministre a une fois de plus qualifié le plan, annoncé deux ans plus tôt par Boris Johnson, ancien premier ministre, et retenu par Rishi Sunak, qui l’a même élevé au rang de priorité, de « gadget ». Malgré la controverse engendrée par cette politique, le gouvernement conservateur avait l’intention de commencer les expulsions dès la première moitié de juillet.
À l’automne 2023, la Cour suprême du Royaume-Uni avait jugé illégales ces expulsions au regard du droit international, considérant que le Rwanda n’était pas un pays sûr pour les demandeurs d’asile.
Le Rwanda a fait savoir lundi qu’il a pris note de la décision prise par le nouveau gouvernement du Royaume-Uni d’annuler le « pacte de partenariat pour l’immigration et le développement économique ». Le Royaume-Uni a déjà donné une somme d’environ 240 millions de livres sterling (équivalent à 284 millions d’euros) au Rwanda dans le cadre de cet accord.
Le président rwandais, Paul Kagame, lors d’une interview au Forum économique mondial à Davos, en Suisse, en janvier, avait affirmé que cet argent ne serait dépensé que si les immigrants arrivaient. Dans le cas contraire, le Rwanda serait en mesure de le rembourser. Cependant, le gouvernement rwandais a ensuite clarifié qu’il n’était pas obligé de le faire.