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9 juillet 2024 15 h 12 min

« Décès de Julien Terzics, ancien antifas »

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Julien Terzics, qui est décédé d’un cancer le 1er juillet à 55 ans, était un fervent adversaire du fascisme contemporain, bien que sa notoriété soit limitée auprès du grand public. La défense de l’antifascisme, illustrée par les couleurs rouge et noir, a occupé une place prépondérante dans sa vie depuis les années 80. Il a porté cette lutte à travers différentes voies: activisme dans les rues, syndicalisme et contre-culture. Il a également joué le rôle de mentor pour la jeune génération d’antifascistes.

Né d’une mère juive hongroise au foyer et d’un père peintre en bâtiment immigré hongrois le 28 novembre 1968 à Paris, Terzics développe rapidement des convictions politiques. Il adhère au Parti communiste français dans sa ville de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), mais cette forme de militantisme traditionnel ne lui suffit pas.

Dans le contexte turbulent des années 1980, marqué par l’activité des skinheads néonazis de Serge Ayoub dans les rues parisiennes, il fait partie d’un petit groupe décidé à s’opposer à leur influence dominante et provocatrice. C’est alors que la vraie importance de Terzics dans le mouvement antifasciste se révèle.

Dans le même temps, il fait connaissance avec le monde de la contre-culture, en particulier à L’Usine, une structure culturelle indépendante située à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Comme il a expliqué dans une interview parue dans le livre ‘Comme un Indien métropolitain’ (éditions No Pasaran, 2005), une publication qui retrace l’histoire de l’antifascisme des années 80, Terzics a déclaré : « C’était une ancienne usine de fabrication de meubles de cuisine à Montreuil, qui avait été repensée et transformée en un centre culturel indépendant, semblable dans une certaine mesure aux centres sociaux italiens. ». Il a ensuite ajouté : « Sur le dernier étage, on avait équipé un espace pour les cours de boxe et de boxe thaï. Et, au sous-sol, se trouvait une salle de concerts. Il y a eu de gros évènements: Bérurier noir, Ludwig von 88, La Souris déglinguée. Tu ne venais pas aux concerts de L’Usine uniquement pour écouter de la musique. Tu venais également pour immerger dans cet environnement, où tu rencontrais des individus qui avaient déjà eu des ennuis avec la loi pour des actions, et d’autres qui étaient devenus clandestins. »
Il jouait de la batterie pour Brigada Flores Magon.

Intéressé par l’antifascisme dans un contexte tumultueux, il commence à s’opposer aux néo-nazis à Paris lorsqu’il fait nuit. En 1986, un groupe nommé Red Warriors voit le jour avec l’intention d’expulser ces individus de la ville. Selon Terzics, qui était interviewé dans l’entretien et le documentaire dédié à ce groupe intitulé « Antifa, chasseur de skins » (de Marc-Aurèle Vecchione, 2008), ils ont choisi le nom « Red Warriors » car le communisme était très détesté par les fafs, ce qui leur a conduit à s’identifier fortement avec la culture et l’histoire soviétique. Cependant, il affirme qu’il n’y avait pas vraiment de marxistes-léninistes authentiques parmi eux. Pour lire la suite de cet article, vous devez vous abonner, il reste encore 41.6% à découvrir.