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9 juillet 2024 4 h 10 min

« Crise du recrutement enseignant persiste »

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Un des principaux enjeux à relever par le futur ministre de l’éducation, peu importe son identité, sera le déficit de recrutement d’enseignants. Bien que la situation soit légèrement meilleure qu’en 2023, il est clair qu’à l’approche de 2024, le secteur est en pénurie avec plus de 3 000 postes vacants, soulignant un manque persistant d’attrait pour la profession enseignante.

Les chiffres finaux, publiés le lundi 8 juillet par le Ministère de l’Éducation, montrent que 1 163 postes n’ont pas été pourvus dans le premier degré public (par rapport à 1 227 en 2023). Ces déficits se concentrent surtout dans les académies en difficulté, telles que Créteil, Versailles, Mayotte et la Guyane. Dans ces académies, le déficit est désormais structurel. À Versailles et Créteil, les plus grandes académies du pays, le concours externe a laissé respectivement 48% et 39% de postes vacants. Des efforts variés ont été déployés pour combler ces carences, mais avec un succès seulement partiel, malgré l’organisation de concours additionnels.

Ailleurs, dans les 27 autres académies qui ont réussi à recruter à plein, le Ministère a permis le recrutement à partir des listes complémentaires. Guislaine David, secrétaire général du SNuipp-FSU, observe que cette dépendance aux listes complémentaires fait écho à une situation tendue, même dans les académies sans déficit. De plus, au début du mois de juin, le syndicat avait publiquement critiqué la situation, mettant en évidence une « érosion massive (…) due au gouvernement actuel ».

L’agrégation au niveau secondaire continue de surpasser d’autres concours en termes de recrutement, bien que son taux de couverture ait légèrement diminué (94 % contre 95,7 % en 2023). Par contre, la performance du Capes externe public, la voie principale pour engager les enseignants de collège et de lycée, s’est améliorée. Cependant, environ 12,4% des postes, soit 635, demeurent
vacants, une légère amélioration par rapport à 17 % en 2023.

Il existe des disparités significatives entre les différentes disciplines. Des disciplines comme l’histoire-géographie ou les sciences de la vie et de la terre ont pourvu tous leurs postes, tandis que d’autres souffrent de pénuries, les mathématiques étant en tête (20 % de postes non pourvus), l’allemand (54,5 %), les lettres modernes (11 %) et les lettres classiques (36 %).

Malgré la diminution du nombre de postes offerts dans ces deux dernières disciplines (698 en 2024 contre 755 en lettres modernes, et 90 contre 134 en lettres classiques), le ministère rapporte une amélioration considérable du taux de couverture.

Ces pénuries structurelles pèsent encore plus lourdement cette année, car la mise en place de nouveaux groupes de travail en français et en mathématiques à la rentrée, à moins d’un revirement dû aux élections législatives, demandent davantage de recrutements. Le ministère a admis en janvier qu’ils seraient assurés grâce à des heures supplémentaires et à l’embauche de contractuels.

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