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9 juillet 2024 10 h 12 min

« Cohn-Bendit, Laïdi: Modération et compromis décisifs »

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Les résultats du vote ont parlé clairement : les Français ne souhaitent pas voir le Rassemblement national (RN) diriger le pays, ce qui est crucial. Néanmoins, cette issue ne résout pas tous les problèmes – loin de là. Il est nécessaire de concevoir une nouvelle stratégie politique en trois phases. Même si le Nouveau Front populaire (NFP) est en tête, aucune unique force politique ne détient la majorité absolue.

Première phase : le Président de la République n’a pas à se soumettre ni à se retirer, mais doit accepter le verdict des votes. Cela ne signifie pas qu’il doive nommer immédiatement un Premier Ministre : la prolongation de Gabriel Attal à ce poste, chargé des affaires courantes, semble indispensable. Du moins jusqu’au 18 juillet, date de la réunion de l’Assemblée nationale et de l’élection de son nouveau Président.

C’est en effet au cœur du Palais Bourbon que se réoriente le centre névralgique de la vie politique. Au 18 juillet, le candidat à la présidence de l’Assemblée ne peut provenir des rangs macronistes – un tel choix indiquerait qu’aucune leçon n’a été apprise du vote. Cependant, il doit être approuvé par le centre, la droite modérée et la gauche. Son unique objectif doit être de servir le pays, d’apaiser le débat et de promouvoir une certaine concorde républicaine : ce ne peut pas être un candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2027. S’il y a une leçon à tirer de cette crise, c’est la nécessité d’arrêter d’axer la vie politique française autour de la présidence.

Gouvernement de cohabitation

Le NFP devrait présenter un candidat pour la présidence de l’Assemblée nationale. Toutefois, il est crucial que sa désignation ne soit pas uniquement basée sur une simple arithmétique mais reflète aussi un esprit d’ouverture vers l’ensemble de l’Hémicycle. Pour le poste de président, il existe déjà des candidats qui pourraient ne pas attirer le soutien du RN, ou peut-être une partie de La France insoumise (LFI). Pour éviter l’instabilité politique, qui pourrait bénéficier aux défenseurs d’une élection présidentielle prématurée, il faudra compter sur cette nouvelle force politique aux limites encore floues. Ainsi, le premier vote essentiel déterminera le succès ou l’échec de la transition républicaine.

Dans une deuxième phase, si la première étape est couronnée de succès, le président de la République aura à désigner un nouveau Premier ministre. Il pourrait logiquement être un membre du NFP. Cependant, même dans ce cas, il devra disposer d’une expérience en matière de gouvernance, être reconnu sur le plan national et international, être compatible avec le Président, et surtout, être ouvert à la collaboration avec d’autres groupes politiques.

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