« Un regain républicain » (La Libre Belgique), « La France défait l’extrême droite » (El Pais), « Révolution française » (La Repubblica). Suite à une semaine d’incertitude concernant le résultat des élections législatives françaises, convoquées suite à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin, la presse internationale applaudissait la participation des électeurs français le dimanche 7 juillet pour éviter une victoire de l’extrême droite. Cependant, l’exaltation a rapidement cédé la place à l’inquiétude engendrée par les profondes divisions manifestes dans la constitution de la nouvelle Assemblée élue, qui ne présente aucune majorité évidente. Pour de nombreux éditorialistes, cela présage un pays difficile à diriger, confronté à une paralysie durable et dont la société semble plus divisée que jamais.
Selon le Süddeutsche Zeitung, le « pare-feu » résiste à Le Pen, reflétant une préoccupation largement partagée dans les médias allemands sur l’opposition à l’extrême droite, une préoccupation qui traverse également le Rhin suite à l’ascension des national-populistes de l’AfD. L’arrêt de l’ascension de Le Pen a été une source de soulagement significative, mais, comme le Frankfurter Allgemeine Zeitung le fait remarquer, la situation reste sensiblement préoccupante. La France, et par extension l’Europe, se prépare à traverser une période d’instabilité notable.
Pour le quotidien espagnol El Pais, il est crucial de ne pas laisser la joie provoquée par le front contre l’extrême droite obscurcir les chiffres réels des votes. Il rappelle que « l’insatisfaction sera toujours là demain ». Le Soir, en Belgique, fait écho à ce sentiment. Si les forces démocratiques françaises qui ont sauvé le jour lors des élections ne peuvent pas transcender les clivages des discours politiques et les calculs à court terme, le front républicain ne sera qu’une mesure temporaire.
Entre soulagement et anxiété, The Guardian remarque que « tandis que l’alliance des écologistes de gauche forme le principal parti [à l’Assemblée], la France est susceptible de faire face à des années de paralysie ». Dans le même temps, le Financial Times britannique met l’accent sur le fait que « la France retombe dans ses années d’ingouvernabilité d’après-guerre ». Le NRC néerlandais confirme ce sentiment, affirmant que « le front républicain a triomphé, mais le président se retrouve avec un Parlement et un pays fortement divisés ».
La question demeure alors : « Un répit, mais pour combien de temps? »
Selon le Wall Street Journal américain, le défi majeur auquel le président Macron est désormais confronté est la formation d’un gouvernement à partir d’un groupe de partis disparates avec peu de points communs, à part leur volonté unanime de tenir l’extrême droite à distance du pouvoir. Le New York Times interprète le récent vote des Français comme un signe de désapprobation envers l’élite pro-patronale regroupée autour du président français. Bien que le journal félicite le rejet français de l’extrême droite, il craint que si le président Biden, actuellement en difficulté, n’arrive pas à combattre efficacement le message nationaliste ‘America First’ de l’ancien président Trump, une période prolongée d’instabilité politique en France pourrait amplifier l’incertitude de la conjoncture internationale.
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