Une menace invisible, extrêmement puissante et insaisissable a été récemment inscrite comme substance interdite par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Les nitazènes, classés parmi les opioïdes synthétiques, sont dorénavant prohibés en ce qui concerne leur « production, vente et consommation ». Il s’agit d’une mesure prise en réponse à la propagation insidieuse de cette drogue synthétique, qui peut être consommée sous divers formats : sous forme liquide, en poudre, en pilule, en sprays destinés à être administré par voie nasale ou en e-liquides.
Ces composés chimiques des nitazènes, initialement synthétisés dans les années 1950 pour des usages analgésiques, ont vite été délistés des ventes en raison de leur dangerosité. Aujourd’hui, la fabrication de ces substances, majoritairement produites en Chine et dont les effets sont 500 fois supérieurs à ceux de la morphine, est contrôlée par des groupes criminels.
L’ANSM avertit que les nitazènes sont sources potentielles de surdoses qui peuvent être fatales, survenant rapidement après consommation et mettant en péril immédiat la vie de l’utilisateur. Ces signes peuvent notamment se présenter sous forme de troubles respiratoires, une sensation de nausée, une constriction pupillaire et une somnolence extrême qui peut mener à un coma mortel.
La détection des nitazènes s’avère complexe.
Depuis plusieurs mois, les experts sont inquiets au sujet des nitazènes. En décembre 2023, un message de l’Association française des centres d’addictovigilance mettait en avant que ces particules « ont refait surface sur le marché des produits récréatifs en 2019-2020, notamment aux Etats-Unis, Canada et en Europe » avant que leur usage ne devienne un problème en France au printemps 2023. Ils étaient alors « responsables de groupes d’empoisonnements sévères (avec dépression respiratoire et mort) en Occitanie et à La Réunion ». Au total, deux morts ont été attribuées directement à ces opioïdes et plusieurs hospitalisations d’usagers en état critique ont été enregistrées.
En dépit de leurs effets destructeurs, les nitazènes sont difficiles à identifier. Un test urinaire ordinaire ne peut pas les déceler et leur présence peut aussi être camouflée par d’autres substances dans l’organisme, comme l’héroïne. Par ailleurs, il n’est pas rare qu’un consommateur consomme involontairement cette drogue, recherchée pour ses effets euphoriques, lorsqu’elle est mixée avec d’autres produits.
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