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8 juillet 2024 12 h 12 min

« Méfiance près du volcan de Naples »

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À Pouzzoles, en Italie, même si le sol semble vaciller, Bruno Martino, un homme d’affaires de 62 ans, préfère dire qu’il « danse ». Vêtu d’un blazer bleu, d’une chemise déboutonnée, de mocassins et de lunettes de soleil, Martino est installé sous une tente dressée par la protection civile de l’Italie sur le front de mer. Derrière lui, quelques dames à la retraite profitent du soleil matinal sur des matelas pliants, aménagés sur une plaque de béton, tout en se faisant caresser par une brise marine.

Nous sommes à Pouzzoles, une région de la baie de Naples, qui s’étend du cap Misène à l’ouest jusqu’à Nisida à l’est. Cette localité est au bord de ce que l’on appelle les champs Phlégréens, dont le paysage craterique est comparé à la surface lunaire par Warner Marzocchi, un professeur de géophysique à l’université de Naples-Frédéric II.

Cependant, les cratères de ces champs ne proviennent pas d’impacts de météorites. Le nom des champs Phlégréens provient du grec phlegraios, qui signifie « brûlant ». Ceci vient du fait que cette zone imposante est en réalité un énorme volcan comportant de nombreux cratères, formant une caldeira, c’est à dire une dépression causée par une gigantesque éruption qui a eu lieu il y a environ 35 000 ans.

À 10 kilomètres sous la surface de la terre, un réservoir de magma se dilate et relâche de la chaleur, ce qui provoque une « respiration ». Le sol s’élève et descend à la suite de ce phénomène géologique connu sous le nom de « bradyséisme », ou encore « la danse de la terre » selon Bruno Martino.

Depuis l’automne 2023, on a constaté une augmentation de la fréquence des catastrophes géologiques. Le 20 mai, un tremblement de terre de magnitude 4.4 a déclenché un désordre considérable, avec es gens qui se précipitaient dans la rue et bloquaient les voies d’évacuation avec leurs voitures, laissant les autorités impuissantes à contrôler la situation.

Tentatives de gestion des déviations généralisées

Donc, lors de cette matinée de fin juin où la protection civile, aidée par la police et les pompiers, a orchestré un exercice d’évacuation, Bruno Martino, le représentant commercial se prête volontiers au rôle du « citoyen », voire l’importance d’apprendre comment se comporter en cas de catastrophe naturelle.

L’exercice est basé sur un tremblement de terre, mais ce n’est pas là le principal. Cependant, dans la tente de rassemblement prévue par les organisateurs, il se sent isolé. Le scénario cible une « zone d’intervention limitée », qui est la plus exposée, abritant près de 34 000 citoyens. À Pozzuoli, seuls 250 résidents se sont enregistrés. Il y a seulement quelques dizaines de participants. À la tente en bord de mer, il y a une dizaine de personnes, accompagnées d’une quinzaine de journalistes. Les médias locaux et nationaux ont qualifié l’événement de « fiasco ».

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