Après le succès phénoménal du Rassemblement national lors du premier tour des élections législatives du dimanche 30 juin, tout le monde se demande comment le nouveau président du parti d’extrême droite gérera ce qu’il se passera à Matignon. Un banquier influent de Paris se demande par exemple si Jordan Bardella suivra le chemin de « mélonisation » et s’il est même possible de le « méloniser ». Ce banquier fait allusion à l’influence modératrice de Mario Draghi, ex-directeur de la Banque Centrale Européenne et sauveur de l’euro en 2012, sur Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien issue d’un parti post-fasciste. Il a avoué: « Je cherche le Draghi de Bardella, mais je ne le trouve pas ».
Ce tourbillon de questionnement peut être vain. Un autre tableau est en train de se dessiner, qui préoccupe les milieux économiques: une direction forte du Nouveau Front Populaire (NFP) et trois blocs prêts à se retrouver face à face à l’Assemblée nationale. Qu’adviendra-t-il si la France devient ingérable, avec des réformes stagnantes, un marché du travail en déclin et une attractivité réduite pour les investisseurs étrangers? Et si la France, qui a déjà été rétrogradée par les agences de notation et critiquée par la Commission européenne pour sa dette et son déficit excessifs, est en plus attaquée sur les marchés sans le soutien de la BCE?
Malgré une vague de critiques envers le président français, Emmanuel Macron, les dirigeants d’entreprise et les investisseurs gardent une opinion positive quant à son mandat de 2017 à 2024. Macron a su maintenir le cap au milieu de plusieurs crises, notamment les manifestations des « gilets jaunes », la crise du COVID-19, une inflation croissante, et la guerre en Ukraine. Ils reconnaissent également sa contribution à la création de deux millions d’emplois, la régularité de sa politique économique et son attitude favorable aux affaires. Cependant, sa maîtrise des dépenses publiques ne répond pas aux attentes.
Actuellement, la communauté économique cherche la stabilité et la clarté en ce qui concerne les décisions politiques. Ils veulent au moins maintenir les réformes existantes telles que la réduction de l’impôt sur les sociétés à 25%, l’élimination partielle de l’impôt sur la fortune, un taux forfaitaire d’imposition de 30% sur les revenus du capital et une diminution progressive de l’impôt sur la production. Le Medef met en garde contre une réduction des aides aux entreprises, en le qualifiant de ligne rouge à ne pas franchir.
Les réformes sociales, par exemple celles liées aux retraites, à l’assurance-chômage (suspendue pour l’instant) ou au marché du travail, ne doivent pas être négligées. Il en est de même pour le soutien à l’industrie, le programme nucléaire, le déploiement des énergies renouvelables et le plan France 2030 doté de 54 milliards d’euros, dont plus de 20 milliards sont actuellement gelés.
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