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7 juillet 2024 6 h 06 min

« Jeunesse politisée courtise abstentionnistes à Trappes »

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Le premier tour des élections législatives a attiré une grande partie des électeurs dans plusieurs régions, y compris à Trappes (Yvelines), où 62,3% des inscrits ont voté le 30 juin. C’était un bond significatif par rapport aux élections européennes précédentes, où seulement 40% ont voté trois semaines plus tôt. William Martinet, le candidat de La France insoumise (LFI) du Nouveau Front populaire, a reçu une grande majorité des votes, avec 73% dans cette ville populaire. Il a également pris la première place au sein de la 11e circonscription des Yvelines, à laquelle appartient Trappes, avec 43,4% des votes.

Initialement, il semblait que la gauche l’emporterait en cas de scrutin triangulaire. Cependant, la candidate du Rassemblement national (RN), qui était arrivée en troisième position dans la circonscription, derrière le candidat soutenu par Les Républicains, Laurent Mazaury (UDI), a décidé de se retirer, complexifiant ainsi les prédictions.

Comme partout ailleurs, à Trappes, l’attention se tourne vers les jeunes électeurs. Selon l’institut Ipsos Talan, environ 43% d’entre eux n’ont pas voté le 30 juin, un pourcentage qui était plus élevé pour les élections européennes, dépassant 60%. La question se pose alors de savoir comment mobiliser cette fraction non négligeable de l’électorat.

Depuis la fermeture de l’Assemblée nationale le soir du 9 juin, l’Union Étudiante, le principal groupe d’étudiants syndiqués, a commencé à envoyer ses représentants dans les gares, aux portes des stades et dans les immeubles de Trappes pour discuter avec la génération plus jeune qui est généralement pas rencontrée sur le campus. Leur but est d’essayer de persuader ces jeunes à voter, idéalement pour le Nouveau Front Populaire. « Un grand nombre de jeunes se sentent déçus et notre souhait est qu’ils progressent vers l’étape suivante, qu’ils surmontent ce fatalisme et deviennent plus engagés », explique Eléonore Schmitt, la porte-parole du syndicat. « Nous désirons qu’ils continuent à croire en la politique ».

Selon elle, les activités de porte-à-porte sont un moyen d’amener la politique à ceux qui s’abstiennent habituellement de voter. « Les jeunes qui votent sont ceux qui sont intéressés par la politique. À Trappes, tout le monde ne peut pas se permettre de faire des études et de développer un tel intérêt », dit Yanis Jaillet, un étudiant en sciences humaines qui a grandi ici. Cependant, il n’est pas si facile de s’adresser aux jeunes. Dans cet immeuble sur la place Albert-Camus, ce sont surtout des mères de famille qui ont répondu à leurs portes; les étudiants ont raté leur cible.

Eléonore Schmitt analyse également que si une partie des jeunes des quartiers défavorisés ne vote pas, c’est parce qu’ils doute de l’impact concret de leur vote. « Pour ces jeunes, rien ne semble jamais changer, les politiques ne semblent jamais les affecter directement. Ils finissent par dissocier la politique de leur vie de tous les jours. Cependant, l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, les problèmes de transport et de logement… Tout cela dépend des politiques publiques ! »

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