« Depuis le début de la pandémie de Covid-19, pourrait-on être plus malades? La France et le reste du monde ont vu une multiplication des épidémies d’infections telles que la grippe, la bronchiolite, la rougeole, la tuberculose et la polio. Plus récemment, la coqueluche, une contamination bactérienne causant une toux sévère, a connu une résurgence en Europe depuis l’aube de l’année.
Cependant, les chercheurs n’ont pas encore conclu que la pandémie de Covid-19 a rendu la population mondiale plus sensibles aux maladies infectieuses après trois ans de pandémie. Jean-Daniel Lelièvre, responsable du département d’immunologie clinique et de maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), met en garde contre l’idée qu’une seule cause est responsable de l’augmentation de toutes ces maladies.
Brigitte Autran, immunologiste et chef du comité de surveillance et de prévision des risques sanitaires (Covars), il urge d’être prudent, soulignant qu’il n’y a pas de preuves spécifiques reliant toutes ces résurgences directement au Covid et aux mesures de protection. Néanmoins, certaines tendances deviennent apparentes à partir des dernières flambées de maladies.
Il est important de noter que le port du masque a inhibé de nombreux virus. »
La première réalité est aussi claire que deux plus deux égal quatre. Elle concerne le phénomène de récupération observé dans le cas de la bronchiolite à partir d’octobre 2022. Pendant une période de deux ans et demi, la propagation du virus SARS-CoV-2 a été en grande partie contenue grâce aux confinements et au port obligatoire du masque. Cependant, avec cela, de nombreux autres virus respiratoires ont également été ralentis, tels que le virus syncitial, à l’origine de la majeure partie des bronchiolites, ou les virus de type influenza, responsable des épidémies de grippe annuelles. Par conséquent, la plupart des enfants nés entre 2020 et 2022 n’ont pas été exposés à ces virus, qui affectent principalement les plus jeunes.
Cependant, une fois que les restrictions sanitaires ont été levées au printemps 2022, ces virus ont recommencé à se propager, infectant ainsi un nombre bien plus élevé d’enfants non immunisés que d’habitude. En d’autres termes, plusieurs générations d’enfants se sont retrouvées simultanément à l’hôpital, surchargeant des services déjà débordés.
« Aujourd’hui, nous faisons face à un manque d’immunité collective contre ces maladies qui n’ont pas bien circulé pendant la période du Covid. Quand elles frappent une population mal préparée, elles ont tendance à se propager plus vite et à provoquer des formes plus sévères de la maladie », explique Stéphane Paul, professeur d’immunologie et membre de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé.
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